L’assassin du canal
Auteur : Sandrine Berthier
Éditions : Ravet-Anceau (1er Octobre 2011)
ISBN : 978-2359732146
256 pages
Quatrième de couverture
La population de Coudekerque-Branche, dans la banlieue de
Dunkerque, s'inquiète. La police est sur les dents. Les rives du canal ne sont
plus sûres. Par trois fois, un déséquilibré a agressé des promeneurs et les a
jetés à l'eau. Un employé sans histoire, un SDF et un vieil homme sont morts
noyés victimes de ses agissements. L'homme semble choisir ses victimes au
hasard et nargue la police en écrivant des lettres dans lesquelles il annonce
qu'il va frapper à nouveau pour débarrasser la ville des "inutiles".
Mon avis
Nous voici à Coudekerque-Branche dans la ville natale de
l’auteur pour démêler une histoire liant plusieurs meurtres sans point commun
apparent si ce n’est le canal et le mode opératoire.
Le lieutenant Decanter et ses adjoints vont devoir faire
face à une situation qui leur échappe et qu’ils ne comprennent pas. Il y a un
serial killer, c’est sûr mais pourquoi agit-il ainsi, comment « choisit »-il
ses victimes, que veut-il, que cherche-t-il, quel est son but ?
Sandrine Berthier, lauréate d’un concours de nouvelles,
signe là son premier roman policier.
Elle a de l’idée, des idées, le « fond » de l’intrigue est
bien conçu. Quelques passages en italiques laissent à penser qu’elle avait
matière à approfondir le personnage de l’assassin en allant plus loin dans le
côté complexe de son caractère, de sa vue globale des « gens à éliminer », de
son esprit tortueux. Un tueur qui nargue par courrier, c’était un processus
original qui méritait d’être beaucoup plus exploité à mon sens.
L’ambiance de cette petite ville, des relations entre les
uns et les autres (voisinage, travail, etc…) est bien décortiquée, analysée, on
sent que l’auteur a observé, « photographié » ses scènes pour les rendre plus
visuelles.
Mais, pour moi, ce roman, a les défauts de « la jeunesse »
et sans vouloir peiner l’auteur, je me dois de retranscrire ce que j’ai
observé, ne serait-ce que par honnêteté.
Le travail d’écriture n’est pas aisé, j’en suis consciente,
mais je suis persuadée que cette jeune écrivain a « une marge de manœuvre » et
que son prochain livre sera plus « étoffé ».
C’est donc une interprétation personnelle qui va suivre et
qui n’engage que moi.
Il m’a semblé que les dialogues n’étaient pas assez
incisifs, percutants, parfois même trop longs et au lieu d’apporter de la
légèreté au récit, ils l’alourdissaient inutilement.
Les pronoms personnels trop nombreux, « ils, il », donnent
l’impression d’une écriture « lisse », sans relief.
Peut-être aurait-il été intéressant d’aller plus loin dans
la recherche des patronymes des différents protagonistes : Duval, Dupuis,
Després, Demol, Deleu, … ça ne fait pas un peu trop de D …. Pour accrocher un
lecteur lambda, ce sera plus difficile car certains penseront «Tous les noms se
ressemblent, je vais me mélanger.» et ils n’iront pas plus avant dans leur
lecture.
Alors que chaque individu est assez bien cerné dans sa
personnalité même si cela reste superficiel.
La fin est très rapide, tout se dénoue d’un seul coup. Le
rôle du chien est révélateur («Je ne sais pas pourquoi il aboie, il est nerveux
? » dit en substance, son maître par intérim). J’avais envie de secouer les
enquêteurs et de leur asséner : « Dites, je ne suis pas policier mais moi j’ai
compris, réfléchissez un peu … »
Globalement, ce roman me laisse un goût d’inachevé, car je suis intimement convaincue que Sandrine Berthier a de plus belles pages à écrire ….
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