"Le Grand Œuvre - Tome 1 : Le coeur noir" d'Axelle Fersen

 

Le Cœur noir
Le Grand Œuvre, tome 1
Auteur: Axelle Fersen
Éditions: Ex-Aequo (6 Février 2013)
ISBN: 9782359623925
338 pages

Quatrième de couverture

Un mystérieux inconnu est assassiné dans les rues de Rome. Un journaliste, témoin de la scène, mais également de la résurrection de la victime, découvre une étrange plume qu’il croit être une clef magique, responsable du miracle. Peu à peu, les différents protagonistes de l’affaire décèdent d’une mort violente. Dans le même temps, Andréa de Saint Germain, jeune haut fonctionnaire du Quai d’Orsay, reçoit des messages anonymes tentant de la pousser à enquêter sur la disparition d’une pierre sacrée- le Cœur noir - en la mettant sur la piste des francs-maçons. Elle et ses amis découvrent très rapidement que la réalité est plus compliquée et surtout, bien plus effrayante.

Mon avis

Avec une écriture fluide, de qualité (les phrases et le vocabulaire sont soignés), des situations bien décrites (dates et lieux sont mentionnés car ils sont nombreux), une intrigue rondement ficelée, Axelle Fersen nous emmène à la suite de ses personnages.

Un court prologue en l’An de grâce 1511 pour nous faire frissonner et planter le décor. Puis nous voilà en 2006, dans une colocation partagée par de jeunes gens dont Andrea de Saint Germain, qui comme son nom l’indique est une fille de « bonne famille ». Les autres colocataires sont Tiphaine, Clara, Alex et Michael, chacun ayant une spécificité de par son métier ou une passion, qui seront utilisés à un moment ou un autre de l’histoire, permettant de faire évoluer les faits. Heureusement malgré leur caractère défini, ils ne seront pas trop caricaturaux.

Axelle qui a un peu plus d’importance que les autres protagonistes va recevoir des messages surprenants et en femme curieuse, opiniâtre, elle n’aura de cesse d’avoir les réponses aux questions qu’un mystérieux inconnu lui renvoie en pleine face.

De Rome à New York, en passant par le désert égyptien et Paris entre autres, nous allons partir à la recherche du Cœur noir, et comme nos héros, nous trouverons beaucoup d’autres choses… La Confrérie des Francs-Maçons sera mêlée à tout cela ainsi que l’Ordre de Sion, amenant sur la scène, son lot d’ésotérisme et de mystère. Mais Axelle Fersen a l’intelligence de ne pas nous abreuver de connaissances historiques sur ces gens-là, d’autres l’ayant fait avant elle. Elle distillera seulement ce qui est nécessaire à la compréhension des événements, nous évitant la lourdeur de références précises qui auraient sans aucun doute ralentit le rythme du récit. Car il faut bien l’avouer, on ne s’ennuie pas une seconde en lisant cet opus, rebondissant d’un individu à l’autre, d’un lieu à l’autre, tout en gardant le fil conducteur. On peut, au début, se demander comment tout cela va être relié, mais les familiers du thriller ésotérique n’auront aucune peine à l’imaginer… En cela ce pourrait être un bémol, les thrillers ésotériques ont forcément des points communs (l’auteur fait un clin d’œil au Da Vinci Code en signalant qu’il a été une lecture d’Andrea et qu’elle l’a trouvé pas mal…) mais l’essentiel c’est de passer un agréable moment de lecture, n’est-ce pas ? D’autre part, Axelle Fersen glisse savamment ça et là quelques pistes non exploitées (ou pas creusées), nous préparant au prochain tome puisque celui n’est qu’une mise en bouche.

Dans les premières pages, le temps d’installer tous les individus qui apparaîtront ça et là, on peut se dire que tout cela va être confus mais il n’en sera rien. Tout va s’emboîter harmonieusement et les nouveaux apparaîtront au moment opportun, s’intégrant à leur tour dans « le paysage ». L’ésotérisme et les invraisemblances ne sont pas gênants et donnent un côté original à la lecture sans tomber dans le « complètement irréel ».

Les personnages sont sympathiques, ils ont un côté « Ensemble c’est tout » d’Anna Gavalda (non, je ne touche pas de royalties pour la publicité ;-) probablement parce qu’ils partagent un logement, sont différents, se sont apprivoisés et ont du bonheur à s’entraider. J’ai d’ailleurs un faible pour Michael….peut-être parce qu’il est plus raisonnable. Il me semble qu’Andrea s’emballe vite, Tiphaine également et Clara et ses tarots bof…

D’autre part, ce roman pourrait être adapté à l’écran sans aucune difficulté, les scènes sont très visuelles et le tout assez facile à suivre. 

Une lecture à recommander pour les amateurs du genre.

NB: Une mention toute particulière pour les quelques photos illustrant l’ouvrage, ainsi que les renvois sur Aleister Crowley qui m’ont donné le souhait de le connaître plus.

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