Le boss de Boulogne
Auteur : Johann Zarca
A.K.A Le mec de l’Underground
Éditions : Don Quichotte (16 Janvier 2014)
ISBN : 978-2359492026
190 pages
Quatrième de couverture
«Les potos voulaient fêter ma sortie de placard à la Loco,
la boîte à banlieusards de Pigalle. Simplement, débouler à sept paires de
couilles sapées comme des scarlas, c'était sûr qu'on allait se faire refouler
comme des trimards. Résultat, on pointe tous au bois de Boubou.
Ainsi commencent les confessions du Boss, dealer officiel
des prostitués(es) transsexuel(le)s, des michetons et vagabonds du Bois de
Boulogne et des environs.
Mon avis
« Underground », si je ne me trompe pas, c’est le monde qui
est sous la terre, le monde des métros, des gares souterraines… Ici, c’est
plutôt l’envers du décor du bois de Boulogne.
Pas celui des joggeurs empressés de réaliser une performance
ou de se faire plaisir, ou des amis qui pique-niquent… Non, celui très sombre,
des travestis, des drogués, des prostitués, des dealers, …. ce bois côté sombre
où évoluent les gens de la nuit, tout en nuances mais brut de décoffrage malgré
tout…
Voilà où va nous entraîner l’auteur, nous imposant une
langue à la San Antonio, imagée, crue, mêlant verlan et grossièretés, parce que
là-bas, lorsque le soir tombe, c’est une jungle qui officie et ou ça passe ou
ça casse… Dans le vocabulaire aussi, si tu ne t’exprimes pas avec les « codes
du genre », les trucs de oufs et si t’es pas chébran, t’as rien à faire vers
eux, pigé ?
Oui, j’ai bien suivi Monsieur l’auteur, mais moi, ce ne sont
pas des personnes que je fréquente, et je n’ai pas envie de les connaître, ni
même de découvrir leur univers. Pourquoi ?
Parce que je n’ai pas le souhait de m’approcher d’eux, parce
que je ne ressens pas d’empathie pour eux, même si certains sont très
malheureux. C’est glauque, c’est violent, c’est provoquant, c’est trop pour
moi. Alors oui, je reconnais ; c’est forcément bien retranscrit puisque ça me
hérisse « comme si j’y étais », oui, c’est sans doute, par certains aspects,
comme ça, là-bas… Mais le style m’a déplu, comme si en écrivant presque tout le
livre sur ce ton, il y avait un manque de respect. Je l’ai lu pensant découvrir
« l’envers du bois » mais pas comme ça. Il me semble qu’il aurait été
intéressant d’avoir une analyse de la situation, pourquoi, comment, le bois est-il
devenu ce lieu de perdition le soir, pourquoi, comment, à cause de quoi,
certains hommes en viennent à se perdre là-bas ? Cela m’aurait apporté une
connaissance supplémentaire alors que là…. Ça ne m’a pas suffi…. J’espérais,
derrière les mots choquants, lire entre les lignes un peu d’humanité, pas
trouvé… Je pensais discerner les deux « faces du bois de Boulogne », pas vu non
plus…
Vous l’avez compris, le style est à « l’arrache », bien
entendu, pas besoin de dictionnaire (vu le mélange : verlan, manouche, grossier
etc…on n’aurait pas su lequel choisir). Avec le contexte on comprend ce qui est
dit, peut-être pas tout mais l’essentiel (et pour ma part ça me convenait, je
n’avais pas envie de creuser…) « Vous voulez tiser ? y a des Noiches avec des keus
qui vendent d’la tise, d’la graille et tout. » Ça vous laisse pantois ? Moi
aussi, j’avoue.
Cela s’intitule « roman » et on ne sait pas quel est la part de vrai et celle d’inventé dans ce récit. Johann Zarca (qui est-il vraiment ?) signe là son premier titre et je m’interroge sur la suite… Pourra-t-il offrir autre chose et les lecteurs déçus par « Le Boss de Boulogne » retenteront-ils l’expérience ? À suivre….
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