"Retour à Killybegs" de Sorj Chalandon

 

Retour à Killybegs
Auteur : Sorj Chalandon
Éditions : Grasset (17 août 2011)
ISBN : 978-2246785699
360 pages

Quatrième de couverture

Maintenant que tout est découvert, ils vont parler à ma place. L'IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n'ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j'en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j'enrage. N'écoutez rien de ce qu'ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m'avoir connu.

Mon avis

C’est un roman âpre où la dureté des hommes « transpire » à chaque page, sous-jacente dans les mots autant que dans les regards ou les actes.

Prisonnier de la brutalité de son père : « Je savais que cette main redeviendrait poing, qu’elle passerait bientôt du tendre au métal. » Tyrone fera des choix et avancera dans la vie. Il ne sera pas toujours compris et c’est à travers son journal intime que nous découvrirons certains faits.

L’écriture est hachée, saccadée, comme autant de coups de poing, quand la violence coupe le souffle et que les mots sont difficiles à trouver. Puis, parfois, elle est plus posée, moins « agressive ».

J’ai commencé ce roman avec beaucoup d’envie et d’enthousiasme mais l’intensité a diminué au fil de la lecture. Je n’ai pas réussi à m’expliquer pourquoi. Peut-être parce que j’ai trouvé une certaine forme de répétitions dans les scènes d’affrontement. J’aurais souhaité une approche plus complète des conflits, plus « historique » sans doute.

Par contre, j’ai bien apprécié la « forme », c'est-à-dire la voix du jeune Tyrone alternant avec celle de Tyrone vieilli, blessé, désabusé… Ainsi que les discussions sur la trahison (est-ce trahir que de faire des choix pour protéger un secret ?)

Donc un ressenti en dents de scie bien que je reconnaisse la qualité de l’ouvrage.


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