"Flic" de Valentin Gendrot

 

Flic
Un journaliste a infiltré la police
Auteur : Valentin Gendrot
Éditions : Goutte d'or (3 Septembre 2020)
ISBN : 979-1096906208
303 pages

Quatrième de couverture

Que se passe-t-il derrière les murs d'un commissariat ? Pour répondre à cette question, le journaliste Valentin Gendrot a mis sa vie entre parenthèses. Il a suivi la formation de l'école de police de Saint-Malo et a fini par atteindre son objectif : devenir policier dans un quartier populaire parisien. Durant six mois, Valentin a intégré le commissariat du 19e arrondissement de Paris.

Mon avis

Après avoir infiltré des entreprises pour dénoncer la précarité de l’emploi, Valentin Gendrot s’est « attaqué » à la police. Il a suivi une formation, pas évidente pour lui (il a failli être découvert) et puis a intégré une équipe avant d’atterrir dans un quartier populaire à Paris. Dans ce livre témoignage, il raconte une partie de son quotidien. On découvre des extraits d’échanges, des scènes vécues, des remarques entendues… Deux années résumées en trois cents pages….

Bien sûr tout n’est pas toujours comme ça, tous les policiers ne sont pas racistes, prompts au délit de faciès, méprisants, passant du vous au tu pour mieux asseoir leur puissance. Certains respectent le code de déontologie (créé en 1986, modifié en 2014). Oui comme dans tous les métiers, il y a des personnes faites pour cette fonction, d’autres non. Mais dès que ça touche à l’humain, c’est essentiel d’être juste, droit et respectueux. Et là où c’est grave, c’est que lorsque des policiers manquent à leurs devoirs, il arrive que les faits soient cachés, voire transformés. Valentin explique que des collègues ont cherché à humilier sans raison, histoire de se « montrer » et quand ça dérape, ils se serrent les coudes….

« Les flics sont des délinquants qui ont bien tourné…. »

Je comprends les conditions difficiles de leur travail, de leur mission, je conçois que parfois les nerfs prennent le dessus et qu’une erreur puisse être commise. Je n’accepte pas qu’on abaisse les autres, qu’on se moque, qu’on profite de la situation. L’injustice me révolte encore plus quand elle est due à des erreurs d’hommes censés protéger les autres.

Dans ce livre, l’auteur explique pourquoi il a voulu aller voir à l’intérieur, ce qu’il a observé, ce qui l’a révolté. Il a changé les noms, les lieux, pour qu’on ne reconnaisse rien. Son récit est édifiant sur certains faits qui, je le sais, ne sont pas une généralité. Il n’en reste pas moins qu’ils ne devraient pas exister. Il a été courageux de montrer cet aspect de la police, ça lui posé problème puisqu’on lui a reproché de ne pas avoir dénoncé les « bavures » auxquelles il a assisté….

Lorsque ce livre est sorti, il a été très controversé, mais je suis très contente de l’avoir lu.


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