"Aramus : À la recherche d'une civilisation perdue" de Bettina Egger

 

Aramus : À la recherche d'une civilisation perdue
Auteur : Bettina Egger
Couleurs : Bettina Egger et William Augel
Éditions : Jarjille (10 Juin 2022)
ISBN : 978-2918658993
66 pages

Quatrième de couverture

Bettina Egger a eu la chance d'accompagner une équipe de l'Université d'Innsbruck dans sa mission de fouilles, à la découverte d'une civilisation peu connue les Ourartéens. Loin des clichés, on découvre le quotidien d'une équipe d'archéologues sur les traces d'une civilisation qui, à son apogée, s'étendait sur un territoire aujourd'hui réparti entre la Turquie, la République d'Arménie et l'Azerbaïdjan iranien.

Mon avis

« C’est le site parfait pour montrer les changements de perspectives historiques qu’on peut opérer en privilégiant les vestiges matériels aux sources écrites. »

Bettina Egger nous offre une bande dessinée magnifique sur le quotidien d’une équipe d’archéologues qu’elle a eu la chance d’accompagner. Elle s’est donnée à fond pour cette mission d’une semaine. Elle est partie sans trop se documenter, en suivant les conseils qu’on lui a prodigués. C’est donc d’un œil neuf qu’elle a observé, questionné. Elle a dessiné en plein air, accepté les conditions de vie et retranscrit tout cela sur des planches absolument magnifiques, d’une finesse rare.

Ce sont des personnes de l’Université d’Innsbruck, avec qui elle était, qui lui (nous) permettent de découvrir la civilisation peu connue des Ourartéens. Leur territoire s’étendait entre l’actuelle Turquie, la République d’Arménie et l’Azerbaïdjan iranien. Leur origine date de la seconde moitié du II ème millénaire avant Jésus-Christ. On sait peu de choses d’eux et certaines informations restent encore floues.

Au-delà de l’approche historique en apprenant la genèse des Ourartéens, nous avons des explications sur les recherches elles-mêmes et les méthodes de travail, ainsi que le déroulement d’une journée.

Par exemple, certains archéologues délèguent les fouilles. Pas ceux qu’a rencontrés Bettina. Ils lui expliquent l’importance de remettre le moindre petit bout de céramique dans son contexte, de réfléchir à son histoire pour savoir d’où il vient. S’intéresser aux objets plutôt qu’aux traces écrites permet de revenir à la source, à l’essentiel. Et eux ils préfèrent agir comme ça, en étant le plus souvent possible sur le terrain. Le soir, il faut répertorier, voire dessiner, tout ce qui a été mis au jour er cela prend du temps !

Le format de cet ouvrage est très agréable, une couverture semi-souple, un papier doux sous la main et des planches délicates et précises. Les couleurs ne sont pas criardes, elles éclairent les images et leur donnent vie. J’ai trouvé tout cela très harmonieux. De plus, pour introduire les différentes parties, il y a une page avec un seul croquis, c’est superbe !

J’ai été enchantée de cette lecture, non seulement c’est un vrai plaisir pour les yeux mais en outre, on apprend énormément. D’ailleurs, je sais déjà que je la relirai car je suis certaine que des petits détails ont dû m’échapper. Bravo à Bettina pour le soin apportée tant aux planches qu’au texte.


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