Les Trois Meurtres de William Drever (The Distaff Factor)
Auteur : John Wainwright
Traduit de l’anglais par Clément Baude
Éditions : Sonatine (13 octobre 2022)
ISBN : 978-2355849343
242 pages
Quatrième de couverture
William Drever, un comptable sans histoires, vient d'être
condamné pour le meurtre de trois femmes. Après plus de vingt ans de mariage,
son épouse Carol est sous le choc. William est coupable, cela ne fait de doute
pour personne. Il s'est défendu sans conviction, il n'a pas fait appel. Pour sa
famille, désormais, c'est comme s'il avait cessé d'exister. L'homme qu'ils ont
connu n'est plus. Alors que Carol essaie tant bien que mal de reprendre une vie
normale, une certaine Ruth Linley cherche à la contacter. Avec une nouvelle
stupéfiante à propos de William. Qui va conduire les siens à reprendre
l'enquête pas à pas, à la recherche des pièces manquantes.
Mon avis
Un couple sans histoire, deux enfants adolescents (Anne et
Robert), une maison. Et puis, le procès du père qui a été arrêté pour les
meurtres horribles de trois prostituées. L’horreur et la stupéfaction pour sa
femme, ses parents, sa belle-sœur et sa sœur. Il a dit qu’il n’était pas
coupable mais n’a rien fait pour se défendre… Que faire ? Chacun choisit d’aller
de l’avant, de l’oublier…
Parce que finalement, ce qui dérange, c’est le fait que ça
fasse désordre, le père qui a tué. Robert se demande s’il peut garder ses
copains, avoir une amoureuse…. Les parents de l’assassin pensent que ça fait
tache. Personne n’essaie de comprendre ce qui l’a poussé à agir ainsi. Non,
surtout éviter les vagues et les éclaboussures, pas de répercussion si possible
….
Mais ce n’est pas si simple. Une visite peut tout bouleverser,
voire remettre en cause les certitudes.
Et c’est ce qui arrive.
John Wainwright (1921-1995) nous présente un récit qui
paraît lent, mais où tout est tellement décortiqué, analysé qu’il y a toujours
à découvrir, à apprendre. On ne sait pas quelle est l’époque mais on peut
envisager les années 60 ou 70. L’écriture est un peu à l’ancienne, comme la
période évoquée mais j’y ai trouvé un certain charme.
Les protagonistes ne sont pas si lisses qu’ils en ont l’air.
Le vernis craque pour certains et dessous, ce n’est pas joli, joli …. La force
de ce roman c’est que l’auteur installe petit à petit le contexte, puis redéstructure
tout en détricotant les caractères, les relations … Et on s’aperçoit que sous
les apparences, rien n’est comme on l’imagine.
Malgré une atmosphère anglaise assez indolente, j’ai
beaucoup apprécié cette histoire, son aspect psychologique et comment les
différents éléments sont amenés.
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