Le palais des mille vents - Tome 2 : Les nuits de
Saint-Petersbourg
Auteur : Kate McAlistair
Éditions : L’Archipel (20 octobre 2022)
ISBN : 978-2809844634
418 pages
Quatrième de couverture
1848. John et Maura, jeune couple de scientifiques, sont à
la recherche, près de Saint-Pétersbourg, d'une relique de grande valeur ayant
appartenu à Gengis Khan. Le père de Maura, un officier irlandais, poursuit le
même but. Celui-ci n'a jamais accepté que sa fille se marie avec un Anglais
sans son consentement. Désireux de se débarrasser de son gendre, il le dénonce
au tsar comme espion. John est contraint de fuir avec sa femme et leur fils
nouveau-né alors que s'annonce une violente tempête de neige.
Mon avis
Pouvant être lu indépendamment du tome un, cette lecture a
été pour moi un pur bonheur. Dépaysement garanti ! L’écriture très
visuelle de l’auteur nous entraîne en Russie où l’on suit les personnages sur
une dizaine d’années à partir de 1848. Le contexte historique est richement
exploité (on sent que Kate McAlistair s’est bien renseignée), les traditions sont
bien expliquées (notamment en termes d’héritage, de quotidien des riches et de
leurs moujiks), la nature, la famille, la vie tout simplement ont une place extraordinaire
dans ce roman. Le récit mêle habilement espionnage, aventure, amour, drame, secrets
de famille, magouilles politiques, conflits de pouvoirs autour d’individus
intéressants, dont la princesse Iéléna principalement attachante dans ses forces
et ses faiblesses.
Dans une belle demeure, Iéléna et son mari, Vassili, vivent
heureux. Elle vient de mettre au monde des jumeaux, deux beaux garçons :
Viktor et Alekseï. Mais, peu de temps après la naissance, un des deux chérubins
est retrouvé mort dans son berceau. La jeune mère sombre, entre folie et désespoir,
plus rien ne la tient debout. Elle part avec son cheval, pour hurler sa douleur
jusqu’à ne plus sentir sa voix, pour évacuer sa peine et l’horreur de cette
absence qu’elle ne supporte pas. Lors de sa fuite, elle tombe sur une troïka
accidentée où le cocher ainsi que le jeune couple qu’il transportait, ont été
sauvagement assassinés. Dans les couvertures, un bébé épargné car les malfrats
ne l’ont pas vu. Et si c’était un signe du ciel pense aussitôt Iéléna ? Elle
ramène le tout petit dans son foyer, met son époux dans la confidence. Ce petit
être va prendre la place de celui qui est parti trop tôt. Tous les moujiks,
fidèles à ces deus amoureux qui les considèrent non pas comme des esclaves,
mais bien des personnes à part entière, tous jurent qu’ils garderont le secret.
Leurs maîtres sont des personnes exceptionnelles et ils entendent bien prouver
leur fidélité en respectant ce pacte. Parmi eux Pavel et son fils Nicolaï qu’il
élève seul depuis le décès de sa femme. Pavel qui donnerait sa vie pour ses
maîtres. Son fils sera plus particulièrement destiné à accompagner les jumeaux,
à grandir avec eux.
Mais qui est ce bambin qui fait irruption dans leur vie ?
Il s’avère qu’il est l’enfant de ceux qui ont été tués. Puisqu’il a échappé au
crime et qu’il est, semble-t-il, sans famille autant prendre soin de lui malgré
ses origines anglaises comme le montrent des papiers officiels retrouvés dans
le véhicule abandonné. Il vaut mieux que rien ne se sache, d’autant plus qu’à l’époque
les relations sont plus que tendues entre la Russie et l’Angleterre (elles donneront
lieu à la guerre de Crimée).
Est-ce que les jours vont continuer de s’écouler heureux ?
Ce serait sans compter sur le frère de Vassili, d’une jalousie maladive et prêt
à toutes les fourberies pour obtenir la moitié du domaine.
Cette histoire m’a enthousiasmée, on rentre immédiatement dedans
(même sans avoir lu le tome précédent), on prend fait et cause pour la
princesse, on veut qu’elle soit heureuse et on est révolté lorsqu’elle est
malheureuse, on serre les poings ou on sourit avec elle. De plus, les paysages,
les scènes sont magnifiquement décrits, je voudrais bien une série inspirée du
palais des mille vents. Le vocabulaire est adapté avec quelques mots en russe,
ce qui apporte une touche exotique. J’ai apprécié tout ce qui est présenté autour
de l’élevage des barzoïs, là aussi, Kate McAlistair a dû se documenter. L’écriture
et le style sont prenants, fluides, plaisants et surtout captivants. Il y a du
rythme, c’est passionnant ! Je n’arrivais pas à me détacher du livre !
NB pour l’auteur : j’ai suivi votre conseil (page 161),
je suis allée admirer une lezginka !
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