"Goliarda Sapienza telle que je l'ai connue" de Angelo Maria Pellegrino

 

Goliarda Sapienza telle que je l'ai connue
Auteur : Angelo Maria Pellegrino
Traduit de l’italien par Nathalie Castagné
Éditions : Le Tripode (26 Mars 2015)
ISBN : 9782370550538
64 pages

Quatrième de couverture

Dans ce texte émouvant, le dernier compagnon de Goliarda Sapienza nous livre un portrait inédit de l’auteur de L’art de la joie, de Moi, Jean Gabin et de L’université de Rebibbia. On y redécouvre les arcanes d’une de personnalités les plus singulières de la littérature contemporaine, depuis l’univers hors norme de son enfance en Sicile à ses errances romaines, ses contradictions et les mouvements d’une vie qui la plongèrent dans les désespoirs les plus profonds comme les joies les plus minérales.

L’Auteur

Angelo Pellegrino fut le compagnon de Goliarda Sapienza jusqu'à sa mort. On lui doit la diffusion de l'oeuvre de l'auteur.

Mon avis

Mourir pour mieux renaître

Ce sont les lecteurs français qui ont donné ses lettres de noblesse à Goliarda Sapienza. Ils ont été les premiers à reconnaître son livre « L’art de la joie » comme une œuvre majeure de la littérature italienne. Ce roman raconte l’histoire d’une jeune sicilienne qui découvre la vie et le plaisir au temps du fascisme. Il a été publié à titre posthume. Ce n’est qu’après ce succès que les autres écrits de cette femme ont été édités.

Dans ce court opus, celui qui fut son dernier compagnon, de 1976 à 1996, nous parle d’elle.

Lorsqu’on voit les photographies illustrant le texte, on la découvre « aérienne », rayonnante, lumineuse et on comprend qu’il soit tombé fou amoureux, fasciné par cette femme, malgré la différence d’âge (vingt ans les séparaient). Il nous relate, comment, après avoir vécu avec elle et avoir découvert ses textes, il a décidé de se consacrer à l’édition intégrale de ses écrits car seuls, quelques uns avaient vu le jour de son vivant.

Pour cela, il fallait bien la connaître, car lorsqu’on met à jour des manuscrits, après le décès de leur créatrice, il faut être très prudent afin de respecter la quintessence du contenu. Il explique les refus des éditeurs italiens, les relectures de « L’art de la joie », les discussions sans fin et puis d’un coup, la solitude après la mort de Goliarda. Lui, seul avec cette œuvre dont il sait qu’elle a de la valeur….

Il nous raconte qu’elle a grandi à l’école de la vie, sous l’influence de ses parents, de la rue, du quotidien…Elle a lu la littérature politique, philosophique, intégrant l’Académie d’Art Dramatique, souffrant du refus des éditeurs face à « L’Art de la Joie ». Elle « habitait » ses textes, elle « était » présence dans ses récits. Volcanique, capable d’actes paraissant insensés, mais qui avaient un sens pour elle, c’était une femme bouleversante, attachante. Ne croyant pas au fait qu’un écrire rime avec solitude, elle fit lire et relire puis relire encore son œuvre à son compagnon. Elle a tout sacrifié à l’écriture de 1967 à 1976, obligée de vendre des objets d’art pour vivre.

Angelo Maria Pellegrino nous décrit une femme combattante, combattive, provocatrice pour faire réagir (comme lorsqu’elle a « choisi » d’aller en prison … Il nous retrace leurs journées, le cheminement et les choix de cette grande dame, et se faisant, il donne l’envie au lecteur de découvrir, si ce n’est pas déjà fait, « l’art de la joie » et ses autres livres, comme le font les jeunes lecteurs italiens.

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