Playlist (Playlist)
Auteur : Sebastian Fitzek
Traduit de l’allemand par Céline Maurice
Éditions : L’Archipel (6 Avril 2023)
ISBN : 978-2809846157
384 pages
Quatrième de couverture
Feline, 15 ans, disparaît sur le chemin de l'école. Un seul
indice pour le détective Alexander Zorbach : la playlist de la jeune fille,
mystérieusement mise à jour quelque temps avant sa disparition.
Mon avis
Feline Jagow, une jeune adolescente a disparu sur le chemin
qui l’emmenait vers son établissement scolaire. Aucune revendication, ni
demande de rançon, pas de corps… Où est-elle ? Que s’est-il passé ? Tout
le monde est désemparé. La mère se shoote au valium, le père perd les pédales,
le couple bat de l’aile…. Et le temps s’écoule….
Les enquêteurs ne savent pas trop où commencer leurs
investigations. La maman, Emilia, se décide à faire appel à Alexander Zorbach,
reporter dans un grand journal berlinois et détective privé également. Il a
déjà mis fin aux agissements d’un homme dangereux (dans les livres précédents
mais celui-ci peut se lire de façon indépendante) et elle se dit qu’il peut
probablement l’aider. Il n’a que peu de temps mais finalement il accepte
d’essayer de retrouver la jeune fille. Pour cela il va se faire aider par Alina
Gregoriev, une kinésithérapeute aveugle, rencontrée elle aussi dans d’autres
opus. En effet, elle avait comme patiente la jeune Feline. Elle se souvient
qu’elle avait un père plutôt sévère qui lui avait interdit de posséder un téléphone
portable. Alina avait eu un peu pitié d’elle et lui avait offert un ancien mp3
à l’écran cassé sur lequel elles avaient ensemble, téléchargé de nombreuses
chansons. Si elle avait enregistré ce baladeur, il peut être
« suivi » lorsqu’il est allumé, il y aurait alors une infime chance
s’il est encore entre les mains de Feline d’avoir une idée du lieu où elle se
trouve ….
S’accrochant à cette idée, Alexander et Alina se lancent
dans des investigations approfondies. Ils vont chercher à mettre en lien les
différents éléments qu’ils vont découvrir. Mais rien n’est facile. Quelqu’un
tire les ficelles dans l’ombre et ils se font manipuler, tout leur échappe et
c’est la même chose pour le lecteur…
C’est avec une écriture nerveuse (merci à la traductrice)
que Sebastian Fitzek nous emporte dans ce nouveau récit. On suit les différents
personnages (si besoin, il y a leur nom en tête de chapitre) d’un lieu à
l’autre. Leurs relations ne sont pas aisées, on sent bien que certains ne sont
pas francs, qu’ils ne disent pas tout et on est loin d’imaginer ce qui sera
révélé dans les dernières pages.
Tout l’art du maître du suspense est de nous balader, de
jouer avec nos nerfs et nos émotions. On ne peut être sûr de rien et c’est
assez déstabilisant. On voudrait qu’au moins une personne soit fiable, mais
elles nous échappent toutes.
Vu le titre, on se doute qu’une playlist aura un rôle à
jouer. Elle est d’ailleurs disponible en s’associant à la lecture. Souvent
quand il y a des musiques ou des chansons, c’est pour l’histoire mais là, ça va
beaucoup plus loin et c’est quand même bien pensé et bien ficelé.
Les caractères et aspects psychologiques des protagonistes
sont bien développés. La plupart ne sont pas des individus
« classiques », ils ont une part d’ombre, certains sont vraiment
retors. L’auteur nous présente toute la complexité de l’âme humaine.
J’ai eu du plaisir à lire ce récit. Les allusions aux intrigues antérieures avec certains de ceux qui interviennent dans celle-ci ne sont pas gênantes et si besoin il y a quelques explications. En outre, si on connaît déjà les intervenants, on voit leur évolution. Il y a du rythme, des rebondissements, on se demande où on va être entraîné et c’est bluffant.
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