"du dimanche " de Patrick Da Silva

 

du dimanche
Auteur : Patrick Da Silva
Éditions : Le Sceau Du Tabellion (4 Septembre 2023)
ISBN : 9782958177133
114 pages

Quatrième de couverture

Jamais je n’écrirai tout ce que j’ai à écrire, grand Dieu non, et qu’il fasse que le livre cardinal pour moi soit toujours le prochain ; un jour qui vient déjà, demain peut-être, d’une manière ou d’une autre me brisera la plume, qu’importe ! jusqu’à ce jour je la tiendrai et je m’obstinerai à commettre ces textes impubliables dont on ne sait pas dire si ce sont des nouvelles, des récits, des romans, du théâtre – mais je sais bien, moi, que je n’écris jamais que des poèmes – ces textes inaccomplis qui ne peuvent se passer d’un lecteur à infester pour se gagner la chair et les songes qui leur manquent ; ces textes rétifs qui se gardent pour une autre lecture ; ces textes dont je ne sais pas moi-même, au fond, le fin mot de ce qu’ils racontent.

Mon avis

Tout est parti d’un poème …

« du dimanche » sans majuscule… parce que devant, si on le souhaite, on peut mettre « écrivain »… Patrick Da Silva réfute toute qualité d’auteur, il dit que l’on est écrivain lorsqu’on écrit. Le reste du temps, on est un homme ou une femme comme il y en a tant sur la terre. Pour lui, l’auteur est un maillon de la chaîne du livre.

L’écriture ? C’est un rendez-vous entre la feuille ou l’ordinateur et le rédacteur. Il aime écrire, ça se voit, ça se « lit » dans ses propos. Il continuerait de rédiger même s’il n’était pas édité, car c’est ce qui le nourrit, comme lire.

Dans ce court livre, il parle du processus d’écriture, de ce besoin de mettre des mots sur une feuille, peu importe ce qu’ils deviendront, s’ils trouveront un écho ou pas. Qu’il poétise, qu’il écrive, il le fait depuis des années parce que c’est comme ça qu’il est heureux.

« Mon temps, celui sur lequel je pouvais sans contexte jeter le filet du possessif -première personne du singulier- était strictement celui de l’écriture et je devais le dérober au temps hémorragique de la vie. » 

On découvre également ce qui le motive pour lire. Là, ce n’est pas un rendez-vous, je dirai qu’il dépeint cela plus comme une rencontre. Le livre l’attend là où il n’est pas.
Un livre, on le cherche, partout, ailleurs, il faut se remuer pour le dénicher…

« Ce qui me donne envie de lire, c’est ce feu-là que l’on respire dans les livres, sa brûlure quand il coule dans les poumons ; et on part à sa quête dans la vie pour de vrai. »

Il décortique l’acte d’écrire. Est-ce un métier ? Un art ? Pourquoi écrire ? Pour laisser une trace ? Exprimer ses idées, ses sentiments, ses pulsions etc … ? Est-ce qu’on peut tout dire ? Quid de la censure ? À quoi répond-on ?  Y-a-t-il des « attendus » ? Des normes auxquelles il faut se contraindre ? Autant prendre le maquis, n’est-ce pas Monsieur Da Silva ?

Cette lecture a été une bouffée d’air pur, une parenthèse enchantée, lyrique. Le vocabulaire est de qualité, le phrasé empli de sensibilité. Quelques paragraphes, sans ponctuation dont les phrases pourraient être scandées donnent du rythme au texte. J’ai apprécié la profondeur des ressentis de Patrick Da Silva, sa façon de les partager avec nous. Et puis, pour mon plus grand bonheur…

Tout se termine en poésie dans les dernières pages ….


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire