Mauvaise foi
Auteur : Maurice Gouiran
Éditions : M + (15 juin 2023)
ISBN : 978-2382111581
300 pages
Quatrième de couverture
Rien ne va plus pour Clovis Narigou, mis en examen pour le
meurtre d’un certain Sócrates. Et ce n’est guère
mieux pour Emma, à la poursuite du fantomatique tueur de prostituées qui ne
laisse ni trace ni dépouille sur son passage.
Mon avis
Dans ce nouveau roman de Maurice Gouiran, on retrouve Clovis
Narigou, un personnage récurrent. Il est journaliste à ses heures, enquêteur
parfois et il a un troupeau de chèvres. Il habite une belle bâtisse dans la
garrigue et va au village voisin retrouver régulièrement ses amis. Il aime son
quotidien calme pimenté par les visites de sa chérie. Son amoureuse régulière
est Emma, capitaine de gendarmerie, un brin punkette, pas du tout d’un style
classique, ce qui est surprenant pour un tel métier. Ces deux-là aiment les
causeries et plus si affinités (et surtout plus d’ailleurs) au coin du feu, devant
la cheminée de Clovis. Ils collaborent lorsque l’un (plutôt l’une) ou l’autre
est confronté à une situation qui pose question.
Un jour où Clovis retrouve ses potes à l’apéro au café du
bourg, un homme, Sócrates, demande à lui parler. Il est un peu bizarre mais
comme ils finissent par discuter foot, Clovis l’écoute. Rendez-vous est pris
pour se voir sans témoin chez Sócrates qui veut expliquer le pourquoi de la
rencontre. Lorsque Clovis y va, il est face à un cadavre. Il lui sera
nécessaire de se dépatouiller (il est soupçonné de meurtre) afin de partir à
Rome pour un article qu’il doit écrire. Il veut également se renseigner sur le
macchabé car il se demande bien pourquoi celui-ci l’a interpelé.
Pendant ce temps, Emma mène l’enquête. Des prostituées
disparaissent et ne donnent plus de nouvelles. La plupart ont dit aux copines
avoir été approchées par un client qui paie bien. Emma doit obtenir des
résultats au plus vite pour stopper l’hécatombe, elle a la pression. Alors
forcément, pas bien le temps de traîner avec Clovis, et puis basta, il est
parti en Italie.
Ces deux-là, chacun de leur côté font au mieux pour
décrypter les situations qui leur posent problème. Ils restent en contact,
quand cela est possible, surtout pour Emma, bien débordée. Elle avance, l’étau
se resserre autour de plusieurs coupables éventuels mais les preuves manquent
ainsi que le motif. Petit à petit les choses se décantent, Clovis peut lui
filer un coup de main. Leur binôme est discret et assez efficace.
Les protagonistes sont plutôt bien décortiqués. On comprend la
complexité de leur caractère. Mais rien n’excuse l’attitude répugnante de
certains d’eux.
J’ai vraiment apprécié cette nouvelle aventure, bien
ficelée, avec deux intrigues qui se croisent. De nombreux thèmes sont abordés,
notamment le rôle obscur qu’ont pu jouer certains prélats des églises. L’omerta
était de mise et difficile de les confondre….
L’écriture vive de Maurice Gouiran est plaisante. Il a
toujours un peu d’humour et n’hésite pas de temps en temps à apostropher le
lecteur. On se sent concerné, comme si on était au cœur du livre. Les
rebondissements, les indices, arrivent au bon moment. Ils relancent notre
intérêt (mais le mien n’avait pas baissé, j’avais envie de comprendre, de
savoir).
Ce récit amène plusieurs interrogations sur le poids et
l’influence du passé, la place de la religion, la puissance de ceux qui
gouvernent les congrégations, etc. Dans
certains cas, c’est toujours d’actualité et bien sûr, c’est révoltant.
Si vous ne connaissez pas cet auteur, n’hésitez pas. Chaque recueil
peut être lu indépendamment même s’il est toujours intéressant de voir l’évolution
des individus au fil du temps.
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