"Refuge au crépuscule" de Grégoire Domenach

 

Refuge au crépuscule
Auteur : Grégoire Domenach
Éditions : Christian Bourgois (7 Mars 2024)
ISBN : 9782267049732
324 pages

Quatrième de couverture

Quand Gaspard Dernaisse, jeune photographe français, engage la conversation avec un inconnu à l’aéroport d’Istanbul, il ne sait pas encore que cette rencontre va marquer le début d’une longue aventure. L’homme qui se présente sous le nom d’Arstan Isaev va lui révéler assez vite qu’il est condamné par la maladie. Il aimerait néanmoins réaliser avec l’aide de Dernaisse un livre de photos sur son pays, le Kirghizstan, et l’offrir comme un dernier témoignage d’amour à son épouse, spécialiste de la photographie. Arstan lui présente alors un autre Français, installé au Kirghizstan depuis plus de dix ans, qui pourra lui servir de guide : Barza.

Mon avis

Les histoires, c’est le miel du monde.

L’auteur a sillonné l’Europe de l’Est et séjourné longuement en Asie Centrale. Je ne sais pas s’il a passé du temps au Kirghizstan mais c’est principalement dans ce pays qu’il situe son récit. Au cours de ma lecture, j’ai regardé quelques vues de ce lieu sur internet et c’est magnifique. Paysages de montagne à perte de vue, contrées sauvages, la nature à l’état pur et en plus des léopards des neiges. Cela m’a permis de rentrer encore plus dans cette histoire, de m’imprégner de l’atmosphère, de visualiser certaines scènes.

Gaspard Dernaisse a quitté la France pour voyager. Il n’a pas de but précis, il a juste besoin à ce moment-là de partir. Le lieu ? C’est une vieille dame qui le lui souffle au cours d’une conversation. Bien sûr, il peut trouver une raison, mais il n’est pas toujours nécessaire de donner des explications. Le principal, c’est ce besoin d’aller ailleurs sans savoir pour combien de temps.
À Istanbul, il rencontre un inconnu, Arstan Isaev. Ils se mettent à discuter et ce dernier lui demande, puisqu’il n’a rien de prévu, de lui rendre un service. Faire des photos des lieux et des personnes qu’il a aimés pour créer un album qu’il offrira à sa compagne. Il se sait condamné par la maladie et ce sera pour lui un ultime témoignage d’amour.

Gaspard accepte et voyagera dans cette contrée dont il ignore tout avec Barza, qui sera son guide.

« Je serai le guide et vous l’artiste. »

Il leur sera nécessaire de « composer » avec le temps : le prendre pour réaliser de beaux clichés et en parallèle ne pas trop traîner pour revenir auprès d’Arstan avant qu’il ne soit trop tard. Ils devront apprendre à s’accepter, s’apprivoiser, communiquer pour avancer. Parfois, d’autres individus se rapprocheront d’eux et ils chemineront un peu ensemble, quelque temps. Gaspard sent que Barza ne dit pas tout, qu’il triche avec la vérité. Ce dernier est un homme secret, mystérieux, souvent silencieux. Mais pour lui photographier est un art.

« Est-ce que vous savez encore contempler ? Si non, on empile des photos. »

Le recueil ne peut pas rassembler des images banales, quelconques. Elles doivent avoir capturer des instants de vie, transcrire une ambiance, transmettre une émotion, voire un message. Alors les voyageurs s’efforcent de trouver ce qui pourra sublimer l’instant.

Cette lecture a été un moment hors du temps, une parenthèse enchantée. J’ai beaucoup aimé la façon dont s’est tissée la relation entre Gaspard et Barza. Le caractère de Barza est subtil. C’est un homme atypique et attachant dont on comprend les silences. Au fil des pages, on le connaît mieux et on se prend à éprouver une forme d’admiration pour celui « qui refusait de vendre son âme au diable ».

Je ne sais pas comment l’auteur a eu l’idée de ce roman et comment il a mis en place ce qu’il a rédigé (un plan, des pensées libres ? …), j’aimerais bien savoir car le thème est original, l’endroit ou ça se déroule est méconnu et l’atmosphère feutrée est belle. L’écriture est poétique, elle parle d’aventure, de sentiments, d’hommes ou de femmes qui ont souffert, de ceux qui choisissent un jour de tout quitter pour un ailleurs dont ils ne savent pas s’il sera prometteur.

Un texte pour voyager, pour rêver, pour se laisser emporter et changer d’horizon….


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