Sable noir (Sabbia nera)
Auteur : Cristina Cassar Scalia
Traduit de l’italien par Laura Brignon
Éditions : L’Archipel (14 Mars 2024)
ISBN : 978-2809847383
380 pages
Quatrième de couverture
Le corps momifié d'une femme est retrouvé dans une villa sur
les pentes de l'Etna, alors que le volcan répand une pluie de cendres noires
sur toute la région. L'enquête est confiée à la commissaire Vanina Guarrasi
qui, après trois années passées à Milan, est revenue dans sa Sicile natale
diriger la brigade criminelle de Catane. Depuis un demi-siècle, la villa est
quasiment à l'abandon, et découvrir l'identité de la victime – avant celle de
l'assassin – va se révéler délicat.
Mon avis
Catane, une ville de Sicile. C’est l’été, il fait chaud, et
l’Etna envoie de la cendre noire de partout. Les voitures en sont couvertes. La
commissaire Giovanna Guarrasi, dite Vanina, a quitté Milan (on découvrira
pourquoi) et est revenue dans ce coin où elle est née. Elle y dirige la brigade
criminelle. Solitaire, elle vit dans le bourg de Santo Stefano, aime les vieux
films italiens qu’elle regarde chez elle, se nourrit assez mal (malgré les efforts
d’une gentille voisine), et semble hantée de temps à autre par des souvenirs
douloureux. Elle a de bons adjoints, plutôt efficaces et s’il faut se mettre au
boulot, tous sont prêts.
Alors qu’elle se prépare pour une soirée cinéma à la maison,
Spanò, son collègue efficace, l’appelle. Un corps momifié a été trouvé dans le monte-charge
inutilisé d’une villa. Qui ? Pourquoi ? Que s’est-il passé ? L’enquête
promet d’être difficile car les faits datent forcément. Les recherches d’indices,
d’ADN, ou autres, semblent déjà compromises. La demeure est en partie occupée
par le neveu de la propriétaire mais pas du côté où a été retrouvée la morte (car
il s’agit d’une femme). Les vêtements conservés correctement montrent qu’elle avait
un certain niveau social. Le passe-plat fermant de l’extérieur, elle a dû être coincée
là-dedans mais pourquoi n’a-t-elle pas appelé à l’aide ? Était-elle
décédée avant d’être installée dans ce lieu ?
Le médecin légiste, les anciens du village, dont le
commissaire retraité Patanè, quelques amis sûrs, vont apporter un peu d’aide,
ou à défaut un autre éclairage sur cette situation pour le moins bizarre et
surprenante. Vanina aura bien besoin de tout ce monde pour comprendre ce qu’il
s’est passé.
Les investigations entraînent les policiers dans le passé. Vanina
peut interroger quelques témoins de cette époque qui ont probablement connu la
femme. Mais elle sent très vite qu’il y a rétention d’informations, qu’on ne
lui dit pas tout. Il faudra ruser pour faire parler ces personnes, observer de
vieux objets ou documents, recouper ce que lui souffle son instinct et ce qui
est tangible.
Impliquant des habitants d’hier et d’aujourd’hui, ce récit
est très intéressant. Il est situé en Sicile et les explications des mœurs, des
habitudes, sont précises et amusantes…..
« Elle était arrivée en Sicile un peu plus d’un an
auparavant. Elle s’était habituée à beaucoup de choses : les horaires
flottants, les services inexistants ; elle avait appris à sortir avec des
lunettes de soleil en plein hiver, […] »
De plus, comme Vanina mange souvent, les plats locaux sont
souvent évoqués (on aurait presque pu nous mettre la liste et les recettes à la
fin. C’est dire si on est dans l’atmosphère de cette histoire. Tout y est, l’Etna
qui rejette le sable noir, la chaleur, le soleil éblouissant, les habitants
taiseux, parfois pas très honnêtes, arrangeant la vérité à leur façon…ajouter à
ça une commissaire attachante dans ses forces et sa fragilité, des personnages
hauts en couleur, et vous avez une intrigue qui se tient.
L’écriture est plaisante (merci à la traductrice), les
chapitres s’enchaînent et les rebondissements permettent de maintenir l’intérêt.
Je pense que le « décor » est un atout pour « pimenter » la
lecture. Cela m’a bien maintenu dans le contexte, c’est mieux car on s’imprègne
plus du texte quand on « visualise » tout ce qui est décrit (et puis
pour les spécialités culinaires, avoir uniquement la description, c’est pratique,
on ne grossit pas ;- )
Un nouvel auteur à suivre !
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