La dent du Bouddha (Thirty-Three Teeth)
Auteur : Colin Cotterill
Traduit de l’anglais par Valérie Malfoy
Éditions : Albin-Michel (29 Septembre 2007)
ISBN : 9782226179722
290 pages
Quatrième de couverture
Le docteur Siri Paiboun, médecin légiste et fin limier dans le Laos communiste
des années 1970 mène à nouveau l’enquête. Celle-ci va mettre à l'épreuve
le flair et l'indépendance d'esprit du vieil homme, peur soucieux de ménager
les bureaucrates du régime. Tandis qu'à Luang Prabang, ancienne capitale
royale, il rencontre un souverain déchu habité par les esprits, une série de
meurtres agite Vientiane. Dans les couloirs de la morgue s'entassent des
cadavres de femmes lacérés par les griffes de ce qui semble être une bête
féroce.
Mon avis
Mettons nous d’accord tout de suite. Ce roman est classé dans les policiers
mais ce n’est pas l’intrigue qui tient le plus de place. C’est plutôt la toile
de fond, le décor, le Laos des années 70 avec ses contrastes, ses communistes
qui y croient et ceux qui font comme si, ses croyances particulières dont
celles du Coroner, notre vieux héros, qui communique avec l’au-delà.
« Être le coroner national ne servait à rien quand il s’agissait de pousser
le vieil autobus bureaucratique jusqu’au nirvana socialiste. »
Le voilà Siri Paiboun, confronté à deux enquêtes. Il s’en passe des choses et
des très bizarres. Une vieille ourse fatiguée et sans force s’est enfuie
de sa cage et s’attaquerait aux femmes à coups de griffes pour les
exterminer….. Parallèlement à cela, d’autres morts à bicyclette, et un coffre
mystérieux …..
L’écriture est teintée d’humour de bon aloi, agrémentée de références au
régime politique et au positionnement des uns et des autres. C’est sans doute à
cause de son âge que Siri ose tenir tête lorsqu’ cela ne lui convient pas. Il
est capable de donner des ordres à des supérieurs pour arriver à ses fins et
les dialogues en deviennent savoureux.
« - Toutes ces années à attendre, ça endort. On se demande quand le rêve
poursuivi se rélaisera. Et puis-paf !- on se retrouve à la tête du pays. Le
Pathet Lao est arrivé au pouvoir ici sur le dos du terrible dragon
nord-vietnamien.
- Vous êtes encore accrochés à sa queue. »
Il fait chaud au Laos et une certaine lenteur s’installe, rendant tout le monde
un peu plus mou, un peu moins réactif. L’écriture est à cette image, calme,
calculée, peut-être pas assez vive par instants. Mais ne serait-ce que pour le
style, assez drôle, ce roman vaut le détour.
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