Les Disparus d'Hokuloa (Hokuloa Road)
Auteur : Elizabeth Hand
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elisabeth Richard-Berthail
Éditions : Seuil (12 Avril 2024)
ISBN : 9782021518771
544 pages
Quatrième de couverture
Mon avis
Grady Kendall n’a pas de petite amie, pas de travail, pas
vraiment d’occupations, le COVID commence à s’installer et la pandémie fait
peur. À part quelques petits boulots de temps en temps, ses journées sont
plutôt mornes. Alors lorsque son frère lui envoie la capture d’écran d’une
annonce assez originale, il se demande bien ce qu’il va faire.
Ce qui est proposé, c’est un poste de gardien à Hawaï. L’horizon
étant plutôt bouché avec le virus qui traîne, il répond par mail, en arrangeant
un peu son curriculum vitae. On ne sait jamais, peut-être que ça débouchera sur
une belle expérience ?
Quelques échanges rapides et c’est fait. Il se retrouve dans
l’avion. Son job ? Surveiller la villa d’un milliardaire passionné d’oiseaux,
de poissons, et qui a décidé de mettre plein d’actions en place pour les
protéger. Cet homme, Wesley Minton, s’isole régulièrement loin de sa demeure.
Il est alors sur la péninsule d’Hokuloa où il gère différents projets avec la
consigne de ne jamais le déranger.
C’est Dalita, parfois gardienne « en dépannage »,
qui récupère Grady à l’aéroport et l’accompagne jusqu’à l’habitation du propriétaire.
Pendant le trajet, elle lui montre les lieux et lui parle des difficultés de l’île.
Hawaï ce n’est pas que les plages, le surf et le soleil. C’est également des sans-abris,
du chômage, des familles qui galèrent. Cela interpelle le jeune homme, comme le
bunker avec le nom des personnes « disparues »… Qui sont-elles ?
Que leur est-il arrivé ?
Grady commence les différentes tâches auxquelles il doit se
consacrer. Ce n’est pas trop compliqué et le temps passe. Quelques incidents le
questionnent. Il décide d’en avoir le cœur net et observe avec acuité mais il
doit être discret, prudent et rester à sa place. Au fil des pages, il gagne en
maturité, son séjour l’oblige à aller plus loin que sa petite vie tranquille. C’est
édifiant et sa personnalité s’étoffe.
Ce livre est très bien écrit (merci à la traductrice).
L’intrigue va crescendo, c’est intéressant car plusieurs thèmes sont abordés.
La préservation de la nature, l’impact du tourisme, la vie des îliens.
L’atmosphère sur place est bien décrite, les relations entre les protagonistes
aussi. On sent les tensions dues au COVID qui fait peur, qui modifie les
rapports humains, qui empêche certains d’être naturels. C’est évidemment très
réaliste.
J’ai apprécié que l’auteur prenne le temps de poser ses
personnages, de présenter les lieux, le contexte pour qu’on pénètre dans son
univers. La légère dose de surnaturel ne m’a pas dérangée, au contraire, elle
est tellement bien intégrée au récit que c’est absolument parfait. De plus, elle
ne prend pas trop de place, c’est dosé juste comme il faut. Les références sur
l’environnement sont ciblées et en fin d’ouvrage, Elizabeth Hand précise ce qui
est réel ou imaginaire.
J’ai ressenti beaucoup de plaisir avec cette lecture. Le suspense
et les rebondissements maintiennent notre attention, nous permettent de rester
au cœur de l’histoire car on s’interroge sans cesse en se demandant ce qu’il va
se passer.
Je ne connaissais pas cet auteur et je suis enchantée de ma
découverte !
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