En guise d’appât (Judas Horse)
Auteur : Lynda La Plante
Traduit de l’anglais par Sebastian Danchin
Éditions : L'Archipel (20 juin 2024)
ISBN : 978-2809846928
340 pages
Quatrième de couverture
Les cambriolages violents se multiplient dans les Cotswolds, au sud-ouest de l'Angleterre, comté
vallonné célèbre pour ses demeures cossues. Lorsqu'un corps mutilé est retrouvé
dans un manoir, il devient évident que les auteurs de ces home-jacking ne sont
pas des malfrats ordinaires. Jack Warr n'est pas non plus un inspecteur
ordinaire, mais un flic instinctif.
Mon avis
Lorsque j’ai lu « Enfouis », j’avais écrit que je
retrouverai avec plaisir Jack Warr et sa femme Maggie. Je confirme que cette
deuxième aventure avec ces deux personnages est tout aussi excellente que la
première. Elle peut se lire de façon indépendante, même s’il est plus
intéressant de voir l’évolution des uns et des autres.
Jack et Maggie viennent d’être parents d’une petite Hannah
mais il a quelques difficultés à s’épanouir dans son rôle de jeune papa. Son
épouse sent qu’il est sur le fil et lui fait comprendre qu’il irait mieux en
retournant au boulot. Quand Ridley, le chef de Jack, lui demande s’il est
partant pour une mission délicate, il est ravi, même s’il devra s’éloigner de
Londres et du domicile familial pour quelques jours.
Il part dans les Cotswolds, au Sud-Ouest de l’Angleterre où de
riches familles sont installées dans de belles maisons. Ils pourraient vivre
tranquilles mais des cambriolages se produisent depuis plusieurs années sans
calendrier repérable. Pourquoi et comment, sont les deux questions que se posent
les enquêteurs. Comme les derniers vols ont eu lieu avec violence, il devient primordial
d’arrêter les malfrats au plus vite afin qu’il n’y ait pas d’autres personnes
maltraitées.
Jack n’est pas forcément le bienvenu dans l’équipe qui cherche
des réponses depuis longtemps. Mais il le sent très vite et il a la bonne
attitude pour mettre tout le monde (ou presque) de son côté afin de travailler
en bonne intelligence. Parfait ? Pas vraiment, il a quelques fois tendance
à agir en électron libre « oubliant » d’informer ses supérieurs
(surtout s’il sait qu’ils ne seraient pas d’accord). On lui pardonne car cela
met de l’action, de l’imprévu dans le récit et le rythme est trépidant. Bon,
bien sûr, en agissant de la sorte, il se met en danger et on a peur pour lui
car il est très attachant mais son côté inattendu a du charme.
« Jack adorait son boulot, mais à condition d’oublier
les formulaires à remplit en triple exemplaire et les réunions interminables. »
Lynda La Plante a construit une intrigue qui se tient avec son
lot de fausses pistes, de ramifications, de mensonges, d’émotions diverses, d’individus
qu’on déteste ou pour qui on a de l’empathie. Elle montre le cheminement des
policiers pour essayer de déchiffrer le raisonnement des malfaiteurs et leur
couper l’herbe sous le pied. Mais elle ne délaisse pas les autres individus,
elle analyse leurs ressentis, s’en sert pour expliquer leurs réactions, leur
comportement… le côté humain de chacun a de l’importance et c’est pour moi un
atout dans ses romans. Pas de super héros ni dans la police ni ailleurs. On s’aperçoit
que la vie personnelle existe et qu’on ne peut pas la laisser de côté.
J’ai beaucoup apprécié ce récit. Le caractère de Jack, ses rapports
aux autres et ce que j’apprends sur lui (il n’a pas eu un parcours ordinaire) me
captivent. Et je sens qu’il y a encore à découvrir. J’aime l’idée qu’il s’offre
parfois le droit de s’affranchir du droit chemin, pour faire le bien, un peu
comme Robin des Bois.
L’écriture est plaisante, fluide (Sebastian Danchin est un excellent traducteur, merci à lui). Lynda La Plante m’a encore conquise et vivement le prochain livre !
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