Nos vies en flammes (When These Mountains Burn)
Auteur : David Joy
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabrice Pointeau
Éditions : Sonatine (20 Janvier 2022)
ISBN : 978-2355847301
354 pages
Quatrième de couverture
Veuf et retraité, Ray Mathis mène une vie solitaire dans sa
ferme des Appalaches. Dans cette région frappée par la drogue, la misère
sociale et les incendies ravageurs, il contemple les ruines d'une Amérique en
train de sombrer. Le jour où un dealer menace la vie de son fils, Ray se dit qu'il
est temps de se lever. C'est le début d'un combat contre tout ce qui le
révolte.
Mon avis
Il reconstruisait une vie sur des poutres qui avaient été
rongées par les flammes et se retrouvait sidéré et sans voix quand ce qu’il
avait construit s’écroulait autour de lui.
Raymond Mathis est retraité, il vit dans une ferme des
Appalaches, seul avec sa vieille chienne. Sa femme est décédée et il pense
régulièrement à elle, souffrant de son absence. Il a fun fils, Ricky, qui passe
de temps en temps, lorsqu’il n’est pas là le plus souvent, pour voler ce qui
peut l’être, allant même jusqu’à récupérer des couverts dépareillés. Tout ce qu’il
peut monnayer pour se procurer de la drogue.
Ray est révolté par tout ce qui est lié à la drogue. Il
trouve que les policiers ne font pas ce qu’il faut, que les trafiquants
entraînent des gosses dans la dépendance aux opiacées. Et il voit Ricky qui plonge, qui doit de plus
en plus d’argent. Le paternel est à bout, il n’en peut plus jusqu’au jour où un
événement le force à agir, il n’a plus rien à perdre. On l’accompagne, douloureusement,
dans sa lutte.
On suit aussi Denny, un pauvre gars, issu d’une famille Cherokee.
Il cherche sa place en permanence, ne la trouve pas, essaie de se passer de
drogue, n’y arrive pas, recommence…. On voudrait tant l’aider car comme on dit,
il a sans doute « bon fond »….
Mais rien n’est simple dans cette région en feu à tout point
de vue (les incendies font rage, l’alcool brûle les estomacs, les stupéfiants incendient
les esprits …) Le chômage est le quotidien de beaucoup de personnes et toutes
les magouilles sont bonnes pour se faire un peu de fric.
David Joy met en scène, une fois de plus, les laissés pour
compte de l’Amérique, ceux qu’on oublie, qui galèrent, qui survivent parfois. Ses
personnages, ses descriptions sont sans fard. La violence est omniprésente, c’est noir,
terriblement dur à lire tant on cherche la moindre lueur d’espoir.
On a plusieurs points de vue, celui des enquêteurs, des
trafiquants, des familles … L’auteur parle aussi de racisme, des différentes
cultures qui se croisent, de l’environnement … Le profil psychologique des
individus est réfléchi, l’auteur sait de quoi il parle. La postface est
bouleversante car on apprend que Joy n’a pas eu une vie facile et aurait pu
succomber lui aussi.
Le lecteur n’est pas épargné, le contenu est tragique,
terriblement dur à lire mais l’écriture (merci au traducteur) sèche, directe,
nous scotche aux pages car c’est ça la force de Joy, nous immerger dans ses
histoires quitte à nous laisser le cœur en vrac….
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