Ces montagnes à jamais (Fall Back Down When I Die)
Auteur : Joe Wilkins
Traduit de l‘américain par Laura Derajinski
Éditions : Gallmeister (5 Mars 2020)
ISBN : 978-2-35178-194-4
320 pages
Quatrième de couverture
Depuis la disparition de son père en plein cœur des Bull
Mountains, il y a plusieurs années, et le décès récent de sa mère, Wendell
Newman vivote de son salaire d’employé de ranch sur les terres qui
appartenaient autrefois à sa famille. Comme un rayon de soleil débarque alors
dans sa vie aride le petit Rowdy Burns, fils d’une cousine incarcérée, dont on
lui confie la garde.
Mon avis
Sombre et envoutant
Wendell est ouvrier agricole. Son père n’est plus là,
disparu depuis quelques années et sa mère vient de mourir. Elle a été très
malade et il consacre l’essentiel de son salaire à rembourser les frais médicaux.
Il vivote et ne rencontre pas grand monde. Il est assez solitaire.
Voilà que débarque dans sa vie, Rowdy, sept ans, mutique et
porteur de caractéristiques autistiques. Ce petit garçon est « dans son
monde », supporte difficilement les autres enfants, peut faire des crises
assez fortes. D’abord désarçonné, Wendell finit par s’attacher à ce petit et un
lien solide se tisse entre eux.
On est dans l’Est du Montana, les hommes doivent être des
hommes et parfois ne s’affirment qu’avec la violence. Il est interdit de tuer
les loups, mais s’ils menacent vos bêtes, il faut agir non ? La nature
tient une bonne place dans ce roman, elle est parfois rude avec ceux qui y
vivent. L’auteur nous en parle avec intensité.
On fait connaissance avec Gillian, une enseignante qui élève
sa fille toute seule. Elle se retrouve avec une classe qu’elle ne souhaitait
pas et fait tout pour aider ses élèves à progresser. On découvre également des
extraits d’un journal intime.
On a donc trois « entrées » dans ce livre. Les routes
se croiseront-elles ? Et de quelle façon ?
Ce récit est bouleversant. On sent que la situation est
difficile pour Wendell mais on espère qu’il va trouver des solutions, des alliés.
De petites lueurs nous permettent d’y croire. Et puis l’air devient plus lourd,
plus pesant, le danger rode mais n’est pas encore présent. Il se rapproche,
notre cœur se serre. On craint une tragédie …
L’écriture (merci à Laura Derajinski pour la traduction) est
poétique, puissante. Chaque phrase est
lourde de sens. L’atmosphère qui oscille entre brusquerie, tendresse, peur,
partage, est parfaitement retranscrite. On s’attache à ces personnages cabossés
par la vie, pas toujours maître de leur destin. On s’interroge sur leur avenir,
trouveront-ils la paix ? Et si oui, sous quelle forme ?
« Peut-être que c’est nous les fantômes et que la terre
porte le deuil à notre départ. »
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