Désolations (Caribou Island)
Auteur : David Vann
Traduit de l’américain par Laura Derajinski
Éditions : Gallmeister (25 Août 2011)
ISBN : 978-2351780466
306 pages
Quatrième de couverture
Sur les rives d’un lac glaciaire au coeur de la péninsule de
Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants
aujourd'hui adultes. Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est
déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene
se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui
l'assaillent et ne lui laissent aucun répit.
Mon avis
David Vann n’est pas un écrivain optimiste. Son histoire
personnelle, avec le suicide son père lorsqu’il avait treize ans, est
douloureuse. Ses écrits mettent souvent en scène des personnes hantées par des
névroses, des obsessions et ayant des relations familiales très difficiles.
« Désolations » ne déroge pas à la règle. C’est un
roman triste où les couples s’enlisent car ils ne savent, ne peuvent, plus se
parler. Parce que la banalité du quotidien les tue à petits feux. Parce qu’ils
sont plus penchés sur eux-mêmes que sur les autres…. Alors tout devient ardu :
communiquer, échanger, regarder autre chose que ses problèmes, s’ouvrir à la
discussion…
« Gary était le champion des regrets. Le regret est
une chose vivante, un lac au fond de lui. »
David Vann creuse les âmes tourmentées, les personnalités
troubles. Il analyse les échecs à travers les différents personnages. Il montre
la difficulté à maintenir du lien face à l’usure du temps. Les sentiments s’effacent
petit à petit, disparaissent et on se recentre uniquement sur soi, ce qui n’est
pas la bonne solution.
« Peut-être lui manquait-il une faculté humaine
élémentaire, celle qui lie les gens les uns aux autres ? »
Je comprends que ce récit puisse ne pas plaire, sembler
répétitif. L’Alaska et son climat parfois hostile, des individus dépressifs, c’est
un peu l’univers de l’auteur.
Je pense qu’il ne faut lire plusieurs titres à la suite pour se préserver. Personnellement, j’ai retrouvé une écriture (merci à la traductrice) qui cerne les protagonistes, qui nous exprime leur mal-être, leurs questionnements. Et même si cette histoire est parfois prévisible, d’une tristesse infinie, sans lueur, côtoyant le désespoir et un gouffre sans fond, tout est bien retranscrit et ça c’est très fort !
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