Les enquêtes de l'aliéniste - Tome 2 : La danse macabre
Auteur : Jean-Luc Bizien
Éditions : L’Archipel (3 Octobre 2024)
ISBN : 978-2809849554
386 pages
Quatrième de couverture
"Paris, Mai 1889. L'Exposition universelle vient
d'ouvrir ses portes et la tour de Mr Gustave Eiffel se dresse majestueusement
vers le ciel. Tandis que la foule s'y presse chaque jour plus nombreuse, une
découverte macabre alerte les services de la Sûreté : à deux pas du champ de
Mars, on a ramassé la main momifiée d'une jeune femme et le corps
effroyablement mutilé d'un malfrat est découvert à son tour...Dès lors, les
autorités redoutent qu'un vent de terreur submerge la capitale.
Mon avis
Jean-Luc Bizien a créé un univers bien à lui, avec un
aliéniste dans Paris à la fin du dix-neuvième siècle. Ce scientifique veuf
depuis peu, Simon, vient d’embaucher une jeune femme dégourdie, Sarah pour l’aider.
Ils ont déjà, dans un premier titre, mené des investigations avec un certain
succès. Cette fois-ci, c’est pendant l’Exposition Universelle de 1889 que se
déroulent les faits.
On commence ce récit avec une découverte particulièrement sinistre.
Une main de femme momifiée et le corps d’un homme mutilé. À l’époque, bien
entendu, pas d’ADN et compagnie pour relier un morceau humain à une personne. L’enquête
s’annonce vraiment délicate, même si certains policiers émettent des hypothèses
plutôt bien vues. Léonce Desnoyers et Raoul Mesnard se sentent malgré tout
assez démunis, d’autant plus que ça se passe vers la tour Eiffel et donc près
de l’Exposition Universelle. Si les choses viennent à se savoir, gare à la
panique, aux fausses rumeurs, et à la peur. Autant agir vite, discrètement,
résoudre l’affaire ni vu ni connu et laisser la sérénité régner. C’est pour ça
que Léonce se décide à demander de l’aide à l’aliéniste. Ce dernier, bien que
fatigué, accepte la mission et avec sa fidèle gouvernante, il arpente les
environs et les allées de l’Exposition pour essayer de stopper tout ça.
L’atmosphère est un vrai point fort de ce tome. Le contexte
historique est parfaitement décrit, les côtés sombres de certains quartiers
sont explorés. Les agissements des malfrats, la place de la magie noire et de
la magie tout court, tout cela est richement documenté et intéressant. De
chapitres en chapitres, on va d’un personnage à l’autre, avec des points de vue
différents et la sensibilité de chacun sur les situations exposées.
J’ai beaucoup aimé la place donnée à tout ce qui est
illusion et spiritisme ainsi que la façon dont s’est présenté. Un autre atout
de ce roman, c’est de découvrir comment raisonnent Simon et Sarah. Pour l’époque,
ils font très fort car ils vont plus loin que les apparences, déduisent, observent,
analysent, décortiquent. Ils se complètent et s’apportent beaucoup l’un à l’autre.
Leur relation est teintée de respect, de complicité, de bonne entente, même si
parfois la jeune gouvernante anglaise s’interroge, il faut dire que rien que la
demeure de son patron, avec une façade en trompe-l’œil, est peu ordinaire.
« N’était-il pas plus fou que ses malades, lui qui
entendait les guérir par le dialogue et des soins attentionnés ? »
L’écriture de Jean-Luc Bizien est très addictive. Les personnages
dégagent quelque chose qui nous attire et nous donne envie, sans cesse, d’en
savoir plus Les voleurs à la petite semaine sont presque charmants dans leur naïveté.
L’auteur met en scène une intrigue palpitante portée par un décor original et
des individus atypiques. C’est totalement réussi, j’ai hâte de lire le tome 3 !
Pour compléter cette lecture captivante, en fin d’ouvrage, quelques
notes de l’auteur, précisant des faits réels dont il s’est inspiré et la
reproduction du Guide Joanne de Paris permettant de « déambuler »
dans les allées de l’Exposition (explications détaillées sur les moyens de
transport, les pavillons, les travées etc…) J’ai pensé que j’aurais presque pu
le lire avant afin d’être complètement dans l’ambiance.
NB : Bravo pour les illustrations des couvertures !
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