"Ma vie sans gravité" de Thomas Pesquet

 

Ma vie sans gravité
Auteur : Thomas Pesquet
Éditions : Flammarion (18 Octobre 2023)
ISBN : 9782080423030
414 pages

Quatrième de couverture

Comment devient-on le plus jeune Français à partir vers la Station spatiale ? Comment passer de sa Normandie natale aux pas de tir de Baïkonour et de Cap Canaveral ? Pour la première fois, Thomas Pesquet se raconte sans détour, dans un récit très personnel aussi drôle que surprenant. Il nous entraîne des coulisses de l’école des astronautes jusqu’au frisson du décollage, partage le quotidien de ses 396 jours à bord de l’ISS et l’émerveillement de découvrir, flottant dans le vide intersidéral, notre planète si fragile.

Mon avis

Thomas Pesquet sait se mettre à la portée de tous.

Ici, aidé par Arnaud Cathrine qui a « mis en texte » (relu et corrigé par Thomas) les entretiens qu’ils ont eus tous les deux, il se livre en toute simplicité sans aucun tabou. C’est un homme « fort », intelligent, qui aime apprendre encore et encore, sans se lasser. Il le dit, c’est après coup qu’il a compris les souffrances imposées à ceux qui l’aiment. Mais cette vie, qu’il a choisie, c’est son moteur, son énergie, il en a besoin pour exister.

Il raconte sa jeunesse, sa première rencontre avec Anne, sa compagne, au lycée. L’évolution de leur relation avec des séparations avant de trouver un équilibre. Il voulait être pilote de ligne, ça effrayait beaucoup sa maman, alors quand il annoncé qu’il avait réussi les sélections d’astronaute, parmi plus de 8400 candidats….

Être « élu » ce n’est que le début. Les préparations, les stages, tout ce qu’il y a à ingurgiter en connaissances est impressionnant. Il explique un séjour de « survie », où avec, ses collègues, il devait chercher à manger et ne trouvait rien… Il raconte cela avec beaucoup d’humour.

« Nous déployons pièges et collets dans l'espoir de capturer une proie. Luca, victime d'une insolation, vomit dans mes chaussures au cours de la première nuit(glaciale). Au matin, relevant nos pièges, nous trouvons deux lapins, extase et satisfaction, que nous vidons, découpons et cuisons (nous apprendrons plus tard qu'il n'y a aucun lapin à l'état sauvage en Sardaigne ; les forces spéciales ont juste eu pitié de nous et ont glissé les deux bêtes dans nos collets). »

C’est un travail énorme, tout le temps, pour un « court » passage dans l’ISS. Je crois que les entraînements sur les simulateurs, la tête en bas, sont particulièrement difficiles.

J’apprécie l’écriture sans emphase, permettant de comprendre les enjeux (comment sont choisis ceux qui iront dans l’ISS par exemple).
J’aime la façon dont cet homme nous rappelle la fragilité de notre terre.

« Il y a la beauté du monde. Mais il y a aussi son extrême fragilité. Je m’y attendais : elle est criante vue d’ici… »

J’ai eu le sentiment que les gens qui l’entourent font tout pour se mettre à sa hauteur. Pas au niveau intellect, mais pour le surprendre, être rassurant alors qu’ils ont peur pour lui, pour ne pas le décevoir etc.

J’ai trouvé génial, le calendrier de l’Avent que sa conjointe avait réalisé avec la complicité de ses proches et qu’il a emmené dans la station. C’est beau, parce qu’elle aurait pu faire ça dans son coin, rien que pour eux deux. Mais elle a associé les autres, chapeau !

Ce témoignage est agrémenté de nombreuses anecdotes qui nous offrent la possibilité de mieux connaître « ThomasPesquet » (il explique que les enfants de ses amis qui l’appelaient « Thomas » ont tellement entendu à la télé, à la radio Thomas Pesquet qu’ils en ont fait un mot unique…)

Cette lecture a été très plaisante, les photographies en milieu d’ouvrage, permettent de soutenir le texte. Il faut souligner une qualité essentielle de ce scientifique, il sait parfaitement partager et communiquer !


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