Terrasses
ou Notre long baiser si longtemps retardé
Auteur : Laurent Gaudé
Éditions : Actes Sud (10 Avril 2024)
ISBN : 978-2330189143
144 pages
Quatrième de couverture
Vendredi 13 novembre 2015, il fait exceptionnellement doux à
Paris – on rêve alors à cette soirée qui pourrait avoir des airs de fête. Deux
amoureuses savourent l’impatience de se retrouver ; des jumelles s’apprêtent à
célébrer leur anniversaire ; une mère s’autorise à sortir sans sa fille ni son
mari pour quelques heures de musique. Partout on va bavarder, rire, boire,
danser, laisser le temps au temps. Rien n’annonce encore l’horreur imminente.
Mon avis
L’histoire fera le récit.
Novembre 2015, l’horreur en plein Paris. Laurent Gaudé campe
plusieurs protagonistes, que l’on retrouve de page en page sans repère de
prénoms, de lieux, ou d’heures. Le temps s’est arrêté. Seules restent les
scènes vécues au ralenti ou de plein fouet.
Il présente les gens qui sont là ou qui passent pas loin, se
retrouvant emprisonnés de cet instant où tout a basculé. Il y a ceux qui vivent
et ceux qui voient. Les pensées des premiers se bousculent, pourquoi moi, qu’est-ce
que je fais là, j’ai raté mon rendez-vous, j’ai oublié de dire pardon/je t’aime /
attends-moi…. Les pensées des seconds décrivent le chaos, leurs actions pour soutenir,
soulager, rassurer…
C’est un roman choral à la structure surprenante, en dix
parties. L’écriture est tendue comme l’atmosphère étouffante suite aux actes
odieux qui ont détruit des vies. On survole les lieux, les gens, ce qu’ils font,
ce qu’ils subissent. On entend leurs cris, muets s’ils sont morts, on souffre
pour eux, on est révoltés…
L’écriture est belle, poignante, mais ça reste assez haché,
court. L’auteur parle de plusieurs cas, comme s’il voulait faire un panel de
tous ceux qui ont été là … ce qui est bien entendu totalement impossible. Cela
reste malgré tout une forme d’hommage pour toutes les victimes, leur famille,
les secouristes et tous ceux qui ont donné d’eux pour aider.
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