Au-dedans (In)
Auteur : Will McPhail (Textes et dessins)
Traduit par Basile Beguerie
Relu par Marie-Paule Noël
Éditions : 404 éditions (18 Janvier 2024)
ISBN : 9791032408124
276 pages
Quatrième de couverture
Nick est un jeune citadin, illustrateur, dont la vie oscille
entre ses projets personnels et un travail alimentaire au sein d’une agence de
publicité. Il prend la pose dans des cafés et des bars à bière artisanale,
conscient que quelque chose manque à sa vie, et que ce quelque chose ce sont
les autres et leurs mondes intimes. Bien plus qu’un critique ou un récit
autobiographique simpliste de la vie d’un millénial parmi les millénials, cette
tranche de la vie de Nick s’attarde sur le fossé qui nous sépare tous les uns
des autres. Qu’il s’agisse du barista au coin de sa rue, des membres de sa
famille ou de Wren, une oncologue dont le chemin croisera douloureusement le
sien, Nick ne peut s’empêcher de penser qu’il existe un monde caché
d’interaction humaine hors de sa portée.
Mon avis
Prix Fnac/France Inter 2025
Will McPhail est dessinateur du New Yorker, « Au-dedans »
est son premier roman graphique.
Nous faisons connaissance avec Nick, jeune illustrateur qui
se pose beaucoup de questions. Il est plutôt solitaire, a des difficultés dans
ses interactions avec les autres. On le voit traîner dans les cafés, essayant de
converser, ne sachant pas trop que dire, que faire, très maladroit. Il en est
presque « à jouer un rôle » se demandant ce qu’il peut …. Il
essaie d’avancer et on le suit au gré des rencontres avec la famille (sa mère,
sa sœur, son neveu) et quelques autres personnes.
Les croquis sont en noir et blanc, assez épurés, expressifs,
les cases ne sont pas régulières, comme mues par le texte pourtant lui aussi
sans fioritures. Parfois, la couleur apparaît, forte, puissante, elle représente
certains passages où les mots ne sont pas nécessaires (je n’en dis pas plus,
chacun en lisant, interprétera).
L’auteur montre comment notre monde aseptisé réduit les
échanges, donnant le sentiment que toute conversation est inutile. À quoi bon chercher
à comprendre l’autre, à lui parler ? A-t-on « besoin » de lui,
de sa présence ? Nick, tout au long de cette longue bande dessinée, fait
son chemin, ouvre les yeux, apprend à vivre avec lui-même, puis avec les
autres.
C’est délicat, réfléchi, fort et puissant dans les mots, les
images et tout ce qui est suggéré.
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