"Supprimer leur dernière année, tout simplement ! (Volume 1)" de Jacques Henry Pointeau

 

Supprimer leur dernière année, tout simplement ! (Volume 1)
Auteur : Jacques Henry Pointeau
Éditions : La clé du chemin (1er octobre 2024)
ISBN :978295681232
410 pages

Quatrième de couverture

Ne plus payer pour la santé des anciens inutiles à la société, des accidentés devenus invalides, des maladies incurables aux traitement inefficaces et coûteux : c'est la solution que Roberto Pangolino, aventurier de haut-vol, a glissé à l'oreille d'Anton Krokous et d'Anita Ratinski-Lopez, fraichement élus Président et Chancelière de leur pays. Mesures radicales ! De quoi évidemment se révolter ! Mais confronté aux exigences de la situation économique, le président va peu à peu se laisser convaincre. D'autant plus que certains ont bien identifié l'intérêt que de telles mesures leur apporteraient.

Mon avis

Anton Krokous a été avocat. Une profession qu’il a assuré avec talent, le verbe facile et assuré, l’élégance naturelle, la santé de fer des hommes de la montagne. Il est tombé dans la politique un peu par hasard mais il y a pris goût. Persuadé que c’est un moyen d’avoir du pouvoir, il a gravi les échelons et le voilà Président ! Sa Chancelière, Anita Ratinski-Lopez, est une personne de confiance, avec qui il s’entend bien. Un excellent binôme qui se complète ! Ils n’étaient pas forcément favoris mais pourtant, ils sont en place tous les deux !

Pendant leur campagne électorale, ils ont promis un contrôle des dépenses pour la santé et la vieillesse. Les votants les ont sans doute choisis pour ça. Maintenant, il faut qu’ils tiennent leurs promesses. Et pour les tenir, il est nécessaire que les citoyens les comprennent. Ce n’est pas compliqué : une bonne forme physique vous donne accès aux meilleurs emplois. Pas d’arrêt maladie, des patrons contents qui font tout pour vous garder et pour cela, un salaire plus important ! Une alimentation saine, du sport, pas de tabac, moins de soucis. Si tout le monde s’y met, les hôpitaux seront moins engorgés, non ? Et l’argent ainsi économisé sera investi ailleurs.

Utopie ? C’est d’ailleurs le nom de la première partie de ce roman d’anticipation (heureusement ; -)
L’Utopie flamboyante, celle qui illumine tout lorsqu’on pense que tout est possible. C’est la nièce d’Anita qui raconte et présente les différents événements, les choix du gouvernement, certaines discussions avant d’aboutir à la décision principale : le calcul de RVS (ratio de vie saine) pour chacun dans le but de donner plus d’avantages à ceux qui coûtent le moins. C’est un outil individualisé de suivi au niveau de la santé. Comme dit un des protagonistes, à quoi bon soigner quelqu’un qui souffre d’un cancer du poumon parce qu’il a trop fumé alors qu’on lui a toujours répété que c’était mauvais ? Et ce n’est qu’un exemple…. Si l’argent destiné aux médicaments de cas comme lui était utilisé pour installer plus de pistes cyclables pour maintenir tout le monde en forme, ce ne serait pas préférable ?

Ce genre de système est-il fiable ? Peut-il tenir sur la longueur ?

Jacques Henry Pointeau va dans les extrêmes bien sûr, et porte sa réflexion dans tous les excès mais quand on voit ce qu’il se passe dans certains pays du monde, on peut légitimement se dire qu’il faut rester vigilants.

Son récit est une réflexion sur la vie, sur tous les problèmes liés à l’âge lorsqu’on avance dans les années, sur la mort, sur la prise en charge des soins, sur les gouvernants, sur la naïveté de certains, sur le poids des beaux discours etc…

Car, un certain Monsieur Pangolino influence ceux qu’il rencontre. Il sait à la perfection adapter son discours à celui ou celle qu’il a en face de lui, il observe, manipule et agit pour que l’interlocuteur se sente unique, compris, il cible ses répliques en fonction de qui l’écoute ….

Dans la deuxième partie (il y en a deux autres dans le volume 2), l’Utopie est ébranlée. L’auteur montre les fissures, les failles, les doutes … lorsque tous ne sont pas d’accord, lorsqu’un « Pangolino » prend trop de place en étouffant quelques-uns ou en donnant trop d’importance à d’autres….

L’écriture est vive, de nombreux dialogues donnent du rythme, l’étude des personnages est intéressante. On a envie de voir comment les situations vont évoluer, qui va reprendre le dessus et pourquoi.

Si, au départ, je me suis posée la question de savoir où allait m’entraîner cette histoire, j’ai très vite accroché et passé un bon moment de lecture !

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