Honorine la maudite
Auteur : Cathy James
Éditions : Book Envol (12 Mai 2025)
ISBN : 978-2386840272
200 pages
Quatrième de couverture
1889, Saint-Étienne-de-Baïgorry, Nouvelle-Aquitaine.
Bouc émissaire de la société pyrénéenne, Honorine Carpentier appartient à la
communauté des intouchables cagots. Accablée de haine et de mépris, elle va se
battre contre les préjugés, pour devenir libre et respectée.
2020, Gruissan, Aude.
À vingt et un ans, et après la perte douloureuse de ses parents dans le
terrible attentat de Nice, Caroline Delmas décide de réaliser son rêve, de
redonner à sa maison de vacances de Saint-Étienne-de-Baïgorry,
son lustre d’antan et ainsi d’ouvrir des chambres d’hôtes.
Mon avis
1889, dans le Sud-Ouest de la France, certains villageois ne
peuvent pas vraiment se mêler aux autres. Ce sont les cagots. Ils sont isolés,
méprisés, et ne vivent qu’entre eux. C’est le cas d’Honorine et de ses deux
frères. Habitant à Saint-Étienne-de-Baïgorry, ils appartiennent à cette espèce
de « caste ». Leur place est définie dans l’église, leur lieu d’habitation
également etc. D’ailleurs, l’avenir d’Honorine est tout tracé, elle va épouser Isidore,
c’est décidé. Pas par elle, mais par ses frangins, que ça lui convienne ou non.
Mais la jeune femme n’aime pas cet homme et ne veut pas l’épouser. Elle ose
défier les règles, elle a du caractère, de la répartie. Elle refuse sa
condition. Elle est prête à sacrifier sa fierté pour sa liberté.
Évidemment, ça ne plaît pas, ce n’est pas dans la norme.
Elle dérange et voilà, en outre, que ses yeux croisent ceux du fils du
chatelain. Une attirance mutuelle les submerge mais elle sait bien que c’est interdit,
inimaginable. Elle n’a jamais ressenti un tel émoi. Elle, la guérisseuse, qui a
appris les herbes qui soignent avec sa mère, elle n’ignore pas que rien n’est
envisageable entre eux. Lui, Adam, est sous le charme, subjugué par sa beauté,
son charisme. Lui, le charmeur, qui multiplie les conquêtes, souhaite se poser près
d’elle pour l’aimer. Mais c’est impossible. Que va-t-il se passer ? Vont-ils
renoncer ? Ce serait la compromettre, prendre le risque qu’elle soit
rejetée, devienne une paria et puis elle a un fiancé…
Dans la première partie de cet excellent roman, nous faisons
connaissance avec Honorine, cette « cagote » un peu rebelle, attachante,
pleine de vie, qui « ose ». Comme l’histoire se déroule à la fin du
dix-neuvième siècle, le vocabulaire, les mœurs, le quotidien sont liés à l’époque
où se déroulent les événements. Il n’y a pas de fausse note.
La seconde partie nous permet de rencontrer Caroline. La
trentaine, peu sûre d’elle, elle a hérité d’une maison à Saint-Étienne-de-Baïgorry.
Elle veut l’aménager en chambres d’hôtes. Elle se heurte à certains habitants
du coin sans comprendre en quoi son projet est gênant. Elle revoit un homme qu’elle
avait rencontré il y a quelques années et avec qui la relation n’est pas
simple. Elle qui pensait s’installer rapidement et sans problème se trouve
confrontée à plusieurs obstacles et soucis, chamboulée par plusieurs faits.
Comment réagira-t-elle ? Abandonner, rester ? Certains lui donnent
des conseils mais elle aime bien être maître de son destin….
Cette lecture a été très plaisante. Je n’avais pas
connaissance des cagots, qui ont été maudits pendant huit cent ans avant que ça
aille mieux (après la première guerre mondiale (dans les villages, ils ont été
envoyés au front en priorité)). Cathy James s’est documentée et le côté historique
de son récit est intéressant, il donne envie d’aller plus loin, de mieux connaître
cette communauté. Son écriture est fluide, agréable, sans longueur, prenante. Le
rythme ne faiblit pas. J’avais envie de lire pour voir ce que devenaient les
protagonistes, en espérant que tout se passe comme je l’avais rêvé….
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