Autisme
Auteur : Valério Romão
Traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues
Éditions : Chadeigne (Septembre 2016)
Collection : Bibliothèque de Lusitane
ISBN : 978-2367321332
390 pages
Quatrième de couverture
À travers le prisme de la fiction, Autisme dépeint sans
concession le combat sans relâche d’un couple, Rogério et Marta pour leur fils
Henrique atteint d’autisme. Il dresse un constat sans appel sur l’absence de
structures adaptées, le manque d’accompagnement, la solitude et le désarroi des
parents. Fruit d’une expérience personnelle, Autisme est à la fois le récit de
cette lutte quotidienne qui envahit peu à peu toute la vie des parents et une
réflexion poignante, universelle, sur la parentalité la transmission et le
couple.
Mon avis
Ce livre est le premier roman de l’auteur et, apparemment le
premier d’une trilogie appelée «paternités ratées »….
« Il s’était opéré l’inversion par laquelle Henrique cessait
d’être un enfant normal avec des singularités, pour devenir un enfant spécial
avec des traits communs à tous les enfants. »
Avec une écriture et une forme particulières : de longues
phrases, pas de style direct et un va et vient entre le passé (la découverte
pour la famille du handicap de Henrique) et le présent (l’attente aux urgences
suite à l’accident dont l’enfant a été victime), l’auteur nous partage un
regard sur le syndrome autistique et ses répercussions dans le foyer.
Entre les questions que les parents se posent face à des
réactions qui les interrogent, l’acceptation du diagnostic, la lutte
quotidienne pour espérer des progrès, une structure d’accueil et les difficultés pour un couple d’exister
en tant que tel quand le temps manque parce qu’il faut tout gérer, tout y est…
Il y a même ces docteurs (fameux docteur) qui promettent des presque miracles
et que vous croyez car vous vous dites « pourquoi pas ? »
L’autisme dans une famille, c’est un tsunami, un raz de
marée, un tremblement de terre… Tout est ébranlé, bouleversé, remis en
question… Il faut faire le deuil d’un enfant qui ne sera pas celui qu’on avait
imaginé, il faut prendre de la distance avec l’opinion des autres, admettre que
l’approche personnelle doit être différente, ne pas oublier que c’est « pour
toute la vie »…..
« Rogerio avait une intuition du nom à donner à ce qu’avait
Henrique, mais il avait peur de partager cette peur…. »
« Henrique avait des différences prononcées, m ais elle
n’était pas encore persuadée qu’Henrique «était différent . »
Puissant, rythmé par un phrasé particulier, (certains
passages sont presque présentés sous forme de poèmes), ce roman est fort,
oscillant entre humour et désespoir comme dans la fameuse maxime « L’humour est
la politesse du désespoir ». Plusieurs
voix s’expriment, chacune appréhendant à sa façon le handicap de Henrique. Le
titre a lui seul résume tout : « Autisme », voilà tout est dit, et rien n’est
dit… Un mot et votre vie bascule…..
Le final (une lettre), coup de poing, vous laisse les larmes
aux yeux dans votre canapé.
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