Une robe
couleur de vent (Everyday Magic Trilogy, Tome 1)
Auteur :
Sophie Nicholls
Traduit de
l’anglais (Royaume-Uni) par Michelle Charrier
Editions :
Préludes (Octobre 2017)
ISBN : 978-2253191339
352 pages
Quatrième de
couverture
Fabia Moreno
vient de s’installer avec sa fille, Ella, dans la petite ville de York, où elle
a ouvert un magasin de vêtements vintage. Une boutique de rêve, comme les
femmes de York n’en ont encore jamais vu. Car Fabia possède un don pour
dénicher la robe idéale et l’ajuster à chaque cliente. Autour de son commerce,
bientôt, les destins se croisent, les identités se révèlent et les amours
s’épanouissent… mais naissent aussi la méfiance et la jalousie. L’exubérance de
Fabia dérange, et la jeune Ella, à la peau cuivrée, est une adolescente bien
mystérieuse. Parviendront-elles
à s’intégrer dans la communauté ?
Mon avis
C'est un livre
comme on aimerait en écrire! Empreint de nostalgie, de tendresse, de poésie,
jamais superficiel ni mièvre. Il nous raconte l'histoire de Fabia qui a fui
Téhéran vers 1966 avant qu'il ne soit trop tard et qu'elle perde sa liberté.
Elle a laissé là-bas sa grand mère adorée, Maadar Hozorg, qui l'a élevée. Elle
a été, un temps, artiste de scène à Paris mais elle a dû fuir avec sa fille,
Ella. Maintenant, installée à York, en 2011, elle possède une boutique vintage,
où se côtoient vêtements et petits riens. Elle sait trouver ce qui met en
valeur chaque personne, chaque silhouette. Tout pourrait bien se passer mais il
y a comme une ombre en elle, malgré les tons multicolores dont elle se vêt.
Comme si elle était toujours sur le qui-vive, prête à fuir, parce que pas à sa
place ici et maintenant. S'intégrer, se faire une place en restant discrète, en
dire le moins possible ou ne laisser échapper que ce qu'elle veut, à sa
manière, pour donner des informations, soigneusement choisies, qui n'offriront
que le nécessaire aux curieux.
Ella, "sa
tesora ", a quinze ans, un brin sauvage, taiseuse, elle regarde le monde
et n'a que peu d'amis au lycée. Elle reste, pour certains, l'étrangère, celle
qui a une mère atypique.... Mais cela ne la gêne en rien.
Le roman est
principalement construit autour des tenues ou accessoires qui auront une place
dans les pages les évoquant (chaque titre de chapitre présente une pièce de
garde robe). De plus le style est résolument tourné vers la couture, l'auteur
écrit par exemple : "tisser un nouveau monde". L'écriture chatoie
comme les coloris dont elle parle,
bruisse et nous enrobe comme les étoffes dont elle nous habille. J'ai vraiment
beaucoup apprécié le phrasé utilisé.
"Pour la première fois, elle avait la vague
l'impression de filer sa propre histoire, de projeter autour d elle ses propres
couleurs."
La première
publication s'est faite en 2011, ce qui explique un passage sur le mariage
royal de cette année là. Ce n'est que maintenant que le texte est traduit ( de
fort belle manière) et que l'on peut le découvrir. Il serait dommage de s'en
priver. Le contenu est original avec son lien à la mode, à l'élégance, à chaque
cliente passant dans la boutique. D'autre part, la personnalité de Mamma (Fabia, la mère d'Ella)
vaut à elle seule le détour. Elle est auréolée d'un petit quelque chose en plus
qui la rend terriblement vivante à nos yeux. Présence aimante pour sa fille,
gardant sa part de mystère, elle rayonne entre les pages, malgré son côté
extravagant parfois, comme elle rayonne dans la ville de York, c’est une femme
extraordinaire.
Les esprits
chagrins ne manqueront pas de dire que l'épilogue est prévisible et que le fond
n'est pas si étoffé ( ;-) la couture est partout, vous dis-je) que ça mais la
forme est tellement originale qu'elle est, à elle- même, toute une aventure.
Inutile de
préciser que j'ai été conquise par cette découverte, que j'aurais souhaité que
le commerce de Fabia prenne vie réellement. Ne serait-ce que pour voir de plus près comment se créent ses idées
qui personnalisent les tenues qu'elle adapte à chaque femme rencontrée.
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