"Une seconde de trop" de Linda Green (While My Eyes Were Closed)


Une seconde de trop (While My Eyes Were Closed)
Auteur : Linda Green
Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) pat Freddy Michalski
Éditions : Préludes (23 Mai 2018)
ISBN : 978-2253045618
450 pages

Quatrième de couverture

Un, deux, trois... Lisa Dale ferme les yeux et compte jusqu'à cent lors d'une partie de cache-cache avec sa fille. Lorsqu'elle les rouvre, Ella, quatre ans, a disparu. Sans laisser la moindre trace. La police, les médias et la famille de Lisa font corps pour retrouver la fillette. Mais si leur instinct les éloignait d'Ella ? Et si le ravisseur était connu d'eux tous ?

Mon avis

Si le thème est rebattu (la disparition d’un jeune enfant sur une aire de jeux), l’approche de ce roman est un peu différente de ce qu’on a l’habitude lire et de ce fait, l’intérêt est bien présent.

Trois entrées de lecture se déclinent alternativement au cours des chapitres. Chaque personnage parlant en disant « je » rendant ainsi le récit plus présent, plus réel. Il y a Lisa, la jeune mère de famille éplorée et sa culpabilité. Muriel et son esprit troublé que l’on voit sombrer petit à petit. Matthew, un adolescent  qui se cherche, qui a du mal à s’affirmer et qui rêve d’un avenir qu’il prendrait lui-même en main. L’approche psychologique de chaque protagoniste (et de ceux qu’ils côtoient) est très bien faite.  On sent que l’auteur a réfléchi pour rendre crédible les émotions, les tourments de chacun.  

De nombreux thèmes sont abordés. La reconstruction d’un être après le décès d’une personne aimée. Les choix que l’on fait dans une vie qui peuvent influencer de manière profonde le cours d’un destin. Tout ce qui fait que l’on peut être considéré (ou se considérer) comme une bonne ou une mauvaise mère. C’est notamment sur ce dernier sujet qu’une réflexion fouillée est présentée.  Comment gérer l’amour que l’on porte à un enfant ? Lui donner ce dont il a besoin, sans l’étouffer ? Le laisser grandir en vivant ses propres expériences sans le négliger pour autant ?  Trouver le bon dosage, la bonne distance dans sa relation avec sa progéniture peut sembler facile. Il n’en est rien. Parfois, on pourrait avoir tendance à faire culpabiliser son enfant, sans vraiment en être conscient et il aura alors des difficultés à se construire et s’approprier sa vie… Dans ces (ses) deux « portraits » de femmes, Linda Green démontre toute la complexité d’être parent, car les pères ont eu aussi un rôle à jouer très important, vital même. Tout se doit d’être vécu en nuances, en tendresse pour que chaque membre d’une famille avance sur son chemin personnel, trouve sa place en lien avec les autres.

L’écriture de l’auteur est fluide (merci au traducteur), captivante, on peut se reconnaître dans différentes situations évoquées surtout si on est mère et ce qui se déroule sous nos yeux ne peut pas nous laisser indifférent.

C’est une lecture addictive qui m’a captivée et je reviendrai volontiers vers cet auteur.

NB: j'ai préféré le titre français au titre original ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire