Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer
Auteur : Frédéric Roux
Editions : Grasset (Septembre 2005)
ISBN : 9782246693314
304 pages
Présentation de l'éditeur
Ce livre a six chapitres comme un revolver a six coups. Deux
coups pour mon père, un pour ma ville, un pour l'école et les deux derniers
pour ma mère. Feu sur mon père parce qu'il a raté sa mort comme il avait raté
sa vie. Feu sur ma ville puisqu'elle a fait de moi un étranger. Feu sur l'école
parce que c'était une prison. Feu sur ma mère parce que celle qu'il faut
assassiner, c'est la mère. Né tué, je ne prends aucun risque en tirant sur des
cadavres. Je suis devenu prudent depuis que j'ai appris (par cœur) la tirade
d'Agrippine : " Ne crois pas qu'en mourant, je te laisse tranquille.
" F.R.
Mon avis
« Depuis toujours, je me suis méfié de ceux qui montrent
leur intelligence comme l’on agite sa gourmette, ce sont souvent des salauds,
toujours du côté du manche. »
« Ils étaient bien élevés et c’est nous qui avions obtenu ce
résultat.
Ils lisaient des livres. »
« J’ai toujours pensé que j’étais plusieurs …. »
Trois parties : au début de chacune d’elle, des extraits de
poèmes, en français, en anglais, en espagnol ...
Fonds de miroir (ou comment se regarder dans le miroir
familial ...)
La France d’outremère (ou comment se détacher de sa mère en
allant à l'école et en ville ...)
Larmes de fond (ou comment la Mort peut aider à vivre...)
Six chapitres, (chacun précédé d’une courte citation), où
l’auteur « règle ses comptes », tour à tour avec son père, sa mère, sa ville,
son école etc …
Une écriture « coup de poing », ressemblant à un de ses
centres d’intérêt : la boxe.
Les mots frappent, résonnent en nous, virevoltent et nous
échappent parfois, jaillissent, explosent, libèrent tout ce que l’auteur a
accumulé en lui, comme autant de « violence(s) » qu’il lui faut exprimer pour
se libérer ….
Se libérer de quoi, de qui ?
De ses parents, de sa famille, de sa ville, de son enfance,
de sa vie pour pouvoir enfin la vivre à sa guise ?
Une écriture aiguisée, audacieuse, caustique, ne mâchant pas
les mots, maniant la dérision et l’humour, avec dextérité et brio.
Que faire quand « on ne se retrouve pas» dans les «siens »,
quand on a l’impression de ne pas comprendre sa famille, de ne pas l’aimer, de
ne pas en être aimé ?
Lire, lire ….. et lire ce qui nous tombe sous la main,
fut-ce Le Nouveau Larousse illustré en sept volumes ….
Ce livre oscille entre hommage et critique acerbe ... On
peut avoir la larme à l'oeil, sourire, rire (jaune parfois) ... Frédéric Roux,
par son écriture, nous transmet intensément son ressenti.
On "suit" la famille, dans les années
cinquante-soixante, les événements, la vie de tous les jours, les coups durs,
les choses avouées (mais pas forcément pardonnées), les choses inavouables
(mais que beaucoup connaissent...), on ne s'ennuie pas, tout cela va très vite
et les pages s'enchaînent sans problèmes ...
Roman ? Vous avez dit roman ? Ne faudrait-il pas, Monsieur
Roux, rajouter « autobiographique » ? ...
Ce qui est certain, c’est que si Frédéric Roux, a une fois
encore besoin de « vider son sac », il peut s’allonger sur mon canapé, c’est
bien volontiers que je « l’écouterai » à nouveau ….
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