"Route 62" de Ivy Pochoda (Wonder Valley)


Route 62 (Wonder Valley)
Auteur : Ivy Pochoda
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adélaïde Pralon
Éditions : Liana Levi (6 Septembre 2009)
ISBN : 9791034900503
352 pages

Quatrième de couverture

Blond, athlétique et complètement nu, il court sur l’autoroute 110 au milieu des embouteillages du matin à Los Angeles. Poussé par une force irrépressible, Tony, Blanc de la middle-class aisée, quitte sa voiture pour le suivre. À partir de cette scène inaugurale, l’auteur nous propose un long flash-back qui suit différents parcours, lesquels croiseront tous d’une manière ou d’une autre la route du coureur nu et de Tony.

Mon avis

Route 62 est un roman très particulier. Un récit choral donnant la parole à des personnages qui, à un moment ou un autre de leur vie, ont été confrontés à une « cassure ». Tout commence par une scène excentrique à Los Angeles en 2010: un homme nu qui court au milieu des voitures qui sont bloquées dans les embouteillages. Et là, l’impensable, Tony, un avocat, abandonne son véhicule et se met à le suivre… Un coup de folie ? Pas tant que ça peut-être …..  Mais qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à tout laisser derrière lui pour partir sans rien ?

Par de nombreux retours en arrière, nous revenons en 2006 et nous découvrons d’autres protagonistes.  Nous sommes dans un coin désertique, dans une ferme, sorte de lieu de rédemption. Des individus s’y côtoient plus ou moins sous l’emprise d’un gourou. Que font-ils ici, que cherchent-ils à fuir ? Sur la route, deux hommes mauvais qui se cachent parce qu’ils sont recherchés par la police…..

Sous nos yeux prennent forme les rencontres, les déchirures, les douleurs, les espoirs …. La route 62 les relie, canalise ces être qui cherchent, se cherchent, se sont perdus et qui essaient de se retrouver… La route est présence, bruyante parfois, désertique et silencieuse à d’autres moments…

Le style est alerte, vivant mais le propos est dur. La violence, la peur sont là. C’est un recueil noir, qui donne la parole à des personnes en souffrance, en difficulté même lorsqu’ils ont l’air, comme Tony, rangé des voitures. Ivy Pochoda, par petites touches, dévoile la part d’ombre de chacun mais elle nous ouvre les yeux aussi sur une Amérique bien loin des clichés « propres » que l’on connaît….

Un récit à découvrir si on accepte d’être bousculé…..

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire