La route de Savannah Winds
Auteur : Tamara McKinley
Traduit de l’anglais par Danièle Momont
Éditions : L’Archipel (10 Avril 2019)
ISBN : 9782809826159
400 pages
Quatrième de couverture
Début des années 2000. À Brisbane, Fleur apprend qu’elle
hérite d’Annie Somerville, une tante qu’elle n’a jamais rencontrée. Milieu des
années 1930. Annie et son époux ont quitté Melbourne pour devenir éleveurs à
Savannah Winds, un ranch au nord-est de L’Australie, dans une contrée rude. À
la lecture du journal d’Annie, le doute et l’angoisse assaillent Fleur.
A-t-elle bien fait d’entreprendre ce voyage à travers le temps et l’espace ?
Mon avis
Ce roman nous présente Fleur, une jeune femme architecte d’une
trentaine d’années. En couple avec un chirurgien reconnu, elle rêve d’avoir des
enfants avec lui et de construire une relation durable et solide. Il l’aime mais il est réticent à l’idée d’une
progéniture… Elle ne comprend pas et leurs discussions sont stériles. Ils sont
dans une impasse, chacun bloqué dans ses idées. Mais voilà que deux nouvelles
lui tombent dessus en même temps : et comme par hasard, une bonne et une
mauvaise… Elle reçoit un héritage conséquent d’une mystérieuse tante et elle
perd son boulot car son patron n’était pas aussi net qu’il le semblait… C’est l’occasion
pour Fleur de faire une pause, loin de son compagnon, sur les terres dont elle
a hérité. La possibilité de souffler, de
faire le point, de réfléchir au sens de sa vie, aux choix qu’elle fait. Une
parenthèse, autant pour elle que pour son compagnon. Elle va donc se rendre dans
un coin d’Australie qu’elle ne connaît pas, un havre de paix en bord de mer et
un ranch coupé de tout à l’intérieur des terres. Là-bas, elle découvrira les
journaux intimes de sa tante Annie et le chemin qu’elle va suivre, en les
lisant, vers le passé aura de forts et surprenants retentissements dans sa vie.
Il y a donc, d’une part, en fil rouge, le quotidien de Fleur
dans le présent, et d’autre part les écrits de la diariste qui nous ramènent des
années en arrière. C’est très bien écrit (merci à la traductrice), fluide et captivant.
On a envie, sans cesse, de connaître la suite, de savoir comment vont s’en sortir
les différents personnages quelle que soit l’époque. Parce qu’il faut bien le
dire, au-delà de Fleur, Annie, et leurs conjoints respectifs, il y a toute une
famille à appréhender pour le lecteur. Les demi-sœurs, le père, les amis etc..
Les relations ne sont pas particulièrement simples et pas toujours respectueuses.
Les non-dits, les mensonges, les malversations, sont légion. Fleur essaie de
faire face, le mieux possible mais ce n’est pas facile pour elle. Elle sert de « tampon »,
de médiatrice, entre les uns et les autres et il faut aussi qu’elle prenne du
temps pour elle, car elle risque de s’oublier à force de penser aux autres.
Porté par une écriture envoûtante, ce récit ne se lit pas,
il se dévore ;- ) mais il est également nécessaire de le savourer. L’auteur rend « visible » chaque
lieu qu’elle évoque. On entend les sauterelles qui s’écrasent sur le pare-brise,
on sent la fraîcheur de l’eau entre les orteils, on tend l’oreille lorsqu’arrive
la tempête, on supporte la chaleur… Les
protagonistes sont décrits avec suffisamment de finesse et de précision pour qu’ils
soient rapidement des familiers. Certains nous exaspèrent, d’autres nous font
de la peine, et peu nous indiffèrent. L’atmosphère magique des grands espaces
australiens, au nom de rêve (comme le titre de ce recueil) nous ensorcellent et
Fleur est si attachante que l’on n’a aucunement l’envie de la laisser.
Par l’intermédiaire
de ce livre, de nombreux sujets sont abordés : les grossesses désirées ou
non, le dialogue dans les couples et les familles, le respect des choix de vie
de chacun, l’écoute, la tolérance, entre les ethnies aborigènes, les conditions
de vie autrefois et de nos jours en Australie…
J’ai beaucoup apprécié cette lecture que j’ai trouvée très aboutie
et accessible. Les différentes parties se complètent et s’équilibrent. L’ensemble
est agréable à lire et permet de passer un excellent moment.
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