Le temps des orphelins
Auteur : Laurent Sagalovitsch
Éditions : Buchet-Chastel (15 Août 2019)
ISBN : 978-2-283-03323-4
225 pages
Quatrième de couverture
Avril 1945. Daniel, jeune rabbin venu d’Amérique, s’est
engagé auprès des troupes alliées pour libérer l’Europe. En Allemagne, il est
l’un des premiers à entrer dans les camps d’Ohrdruf et
de Buchenwald et à y découvrir l’horreur absolue. Sa descente aux enfers
aurait été sans retour s’il n’avait croisé le regard de cet enfant de quatre ou
cinq ans, qui attend, dans un silence obstiné, celui qui l’aidera à retrouver
ses parents.
Mon avis
La force du regard d’un enfant
Daniel a vingt-huit
ans, il est rabbin en Amérique et il a laissé sa femme pour aller au secours
des siens, de ses frères, prisonniers en Europe. Il est s’est engagé dans les
troupes alliées, volontaire, porté par sa Foi. Une fois sur place, le choc, ce
qu’il voit, ce qu’il sent, ce qu’il entend, le bouleverse.
« Et ton dieu, Rabbi, c’est donc ton dieu qui a
laissé faire tout cela ? »
Il n’arrive pas à croire qu’il y ait eu tant de brutalité,
tant d’horreurs, tant de mépris, entre autres envers son Peuple. Dans les camps
d’Ohrdruf et de Buchenwald, il visite, il essaie d’apaiser, d’apporter un peu
de sa présence et puis… un regard … Celui d’un enfant, seul, abandonné… Que
faire ? Comment retrouver sa famille ? Plus le temps passe, plus les
questions se bousculent….
« A quoi pouvait donc servir ce Dieu que j’avais
fait le serment d’aimer et de servir ? »
Comment peut-il parler de Foi à ceux qui ont vécu des
atrocités ? On ne s’habitue pas à la guerre, on n’est jamais préparé. Daniel
a pris tout cela, de plein fouet et il est ébranlé, secoué. Toutes ses
convictions sont remises en cause et c’est très violent pour lui…
Est-ce que tenir la main de l’enfant qu’il a croisé l’aidera ?
Est-ce qu’il va s’appuyer sur lui en lui transmettant sa force ? Ou
puisera-t-il dans les magnifiques lettres de son épouse de quoi tenir ?
Daniel raconte l’impensable, l’indicible. De temps à autre,
les missives de sa chère et tendre apportent un peu de légèreté. L’écriture de
l’auteur est belle, lumineuse, stylée, sublime. Chaque mot vous touche au plus
profond et les blessures de ces hommes deviennent vôtres le temps d’une lecture
vous rappelant qu’il ne faut pas oublier….
NB : je laisserai à chaque lecteur, le soin de
découvrir d’où vient la couverture, porteuse de sens.
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