Tout le bleu du ciel
Auteur : Mélissa Da Costa
Éditions : Carnets Nord (15 Février 2019)
ISBN : 9782355363245
658 pages
Quatrième de couverture
Petiteannonce.fr : Émile, 26 ans, condamné à une espérance
de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un
ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier
périple. Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de
ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois
jours plus tard, avec le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne,
une jeune femme, qui a pour seul bagage un sac à dos, un grand chapeau noir, et
aucune explication sur sa présence.
Mon avis
Il faut prendre garde à ne pas s’endormir sur sa vie….
Il y a longtemps qu’un roman ne m’avait pas bouleversée par
son humanité, me mettant les larmes aux yeux. Et c’est chose faite. J’étais
déjà fan du titre, de la couverture avant de le lire et maintenant, je suis fan
de l’histoire.
La photo sur la première page montre un camping-car, ancré
dans le présent et puis le reste du décor est flou comme l’avenir d’Emile. Le
logement à roulettes va lui permettre de s’évader, de choisir sa vie mais pour
combien de temps ? Qui est Joanne, cette jeune femme qui a accepté de le
suivre, de l’accompagner alors qu’il se sait condamné ? Grâce à elle, en
voyageant, en randonnant, il découvre les choses avec de nouveaux yeux, il
médite, il apprend à contempler, à profiter en pleine conscience de chaque
instant. « Le moment présent a un avantage sur tous les autres :
il nous appartient. » Joanne l’aide, le soutient, lui apporte la légèreté
dont il a besoin. Mais, elle-même, ne porte-t-elle pas un fardeau trop lourd,
un secret qui l’attriste ? On sent bien qu’un événement la hante…. Mais
cette jeune femme remet des couleurs dans les journées de celui avec qui elle a
choisi de prendre la route.
Le récit qui raconte le périple de Joanne et Emile est
entrecoupé de retours en arrière au gré de leurs souvenirs. On peut ainsi
comprendre et reconstituer ce qui les a amenés « ici et maintenant ».
Il y a également, régulièrement des citations dont celle-ci de Gandhi :
« Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même ».
« Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même ».
Ils ont quitté Roanne pour les Pyrénées et là dans la montagne,
ils ont fait de belles rencontres, prolongeant la leur, la sublimant. Emile,
qui n’avait plus d’avenir, a réussi à donner de lui aux autres, de son temps,
de son énergie, de sa force, de son écoute. Et en donnant, il a reçu … de quoi tenir, de quoi avancer pas à pas vers
l’inéluctable….
L’écriture de l’auteur est délicate, douce, lumineuse. Mélissa
Da Costa s’exprime avec infiniment de doigté, elle fait vivre ses protagonistes
avec tendresse. Le ton est juste, pas surjoué. Elle nous émeut, nous laisse le cœur
en vrac…. Mais une forme de sagesse se dégage de tout cela et on accepte de
lâcher la main d’Emile et Joanne afin de refermer la dernière page, tout en
sachant qu’on ne pourra pas les oublier….
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