Une nuit trop douce pour mourir
Auteur : Maurice Gouiran
Éditions : Jigal (15 Février
2015)
ISBN : 979-10-92016-33-8
250 pages
Quatrième de couverture
À Marseille, l’été n’en finit
jamais. Mais la douceur des nuits phocéennes habituellement ponctuées par les
traditionnels règlements de comptes à la kalach’ est brutalement perturbée par
un mystérieux tueur qui s’attaque sauvagement aux jeunes bourgeoises des
quartiers Sud. Curieusement, le modus operandi de ces meurtres ressemble
étrangement à celui de Jack l’Éventreur… Clovis, en mission officieuse, décide
alors de quitter son havre de paix et ses collines pour tenter, entre deux
frivolités, d’y voir plus clair. La tension monte, la ville a peur jusqu’à ce
que l’on découvre que les malheureuses s’étaient toutes rendues en Ukraine
quelques mois plus tôt. Drôle de destination pour des vacances…
Mon avis
Ce n’est pas la première fois
que je lis Maurice Gouiran et que je rencontre
Clovis et je les retrouve avec plaisir tant l’un et l’autre m’étonnent et
savent se renouveler tout en restant crédibles.
Clovis, il habite dans la garrigue, au milieu de
chèvres mais il descend à Marseille au Beau Bar où il a, presque, son quartier
général. Il n’arrive pas à garder une femme, mais il aime bien fréquenter les
petites jeunes qui s’offrent à lui….Disons que c’est un homme qui aime profiter
de la vie que ce soit pour une bière fraîche ou une jolie paire de seins….Clovis,
avant de s’employer à être chevrier, était journaliste. Il furetait, avait ses
entrées partout, des « antennes » invisibles qui lui permettaient de
« sentir » les choses, d’extrapoler …. Alors, il n’est pas rare que
la « flicaille» fasse appel à lui, mais en toute discrétion, « pas
vu, pas pris et s’il t’arrive des bricoles, on ne te connaît pas… »
Il se passe quelque chose de
bizarre là bas dans le midi sur la Canebière. Des femmes, bien sous tout
rapport, sont sauvagement assassinées à la façon de Jack l’Éventreur. Qui et pourquoi ? Quels liens
mystérieux peut relier ces dames et pour quelles raisons les faire taire ?
Le tueur, s’il copie le célèbre londonien, va-t-il tuer le même nombre de
femmes ? Comment protéger celles qui sont encore en vie et qui risquent
d’être visées ? Comment les trouver et savoir de qui il s’agit ?
Clovis a un copain sympathique,
qui l’emmène faire un tour en bateau avec deux belles poulettes, pardon deux
nouvelles stagiaires policières dont l’une, ben ma foi, ça se passe pas mal
entre notre homme et elle…. Je ne rentrerai pas dans les détails même si
l’auteur en donne quelques uns, histoire, sans doute, d’alléger le sordide des
situations décrites à côté. Petits
échanges de services entre bons camarades (elle est plus jeune que lui,
terriblement séduisante et volontaire …) et le voilà qui ouvre l’œil, cherche,
se renseigne, étudie les documents, dans l’ombre, pour que l’apprenti e marque
des points auprès du commissaire Arnal, un misogyne de première main….
Parallèlement à l’enquête sur le
tueur de femmes, une autre recherche est mise en place pour comprendre un début
d’hécatombe chez les « petites frappes » du coin. Là c’est l’ex de
Clovis qui en est chargée et en souvenir du bon vieux temps, elle lui demande
de l’aide….
Le voici embarqué dans deux
quêtes conjointes. Il doit faire attention à ce qu’il apprend et ce qu’il
répète à l’une ou à l’autre. Nous, nous
découvrons Jack l’éventreur et son mode de fonctionnement que Clovis a bien
étudié et qu’il transmet à la jeune enquêteuse dans le but de comprendre celui
qui agit ici et maintenant, et surtout pour le contrecarrer si cela est
possible. Et nous observons, petit à
petit, l’étau qui se resserre pour mettre en place, dans les dernières pages,
le dénouement.
L’écriture est spontanée, fluide,
les personnages plus vrais que nature avec leurs qualités et leurs défauts.
Clovis, qui semble avancer au gré des pages à son rythme, détaché de tout, n’en
est pas moins opiniâtre. De plus, il a une approche intéressante des documents
et éléments qu’il a sous la main et ses raisonnements sont bien pensés.
Une fois encore, l’auteur, l’air
de rien, aborde un sujet grave, sans juger, sans s’étendre mais comme lui, on
s’interroge…. L’argent peut-il tout acheter ? La force de Gouiran est
là : parler de choses importantes
dans une ambiance ensoleillée, un brin gouailleuse et légèrement portée sur la
bagatelle….
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