"Dans le cerveau, la mort" de Christophe Coquin


Dans le cerveau, la mort
Une enquête de Viktor Kurt
Auteur : Christophe Coquin
Éditions : Independently published (16 juillet 2020)
ISBN : 979-8641692531
242 pages

Quatrième de couverture

Viktor Kurt, brisé par un drame survenu dans sa vie trois mois plus tôt, est envoyé à Paris à la demande son amie Abigaël Gurtvard, la commissaire principale de Bruxelles. Le ministre des affaires étrangères belge veut qu’il aide la police parisienne à mettre la main sur un tueur en série nécrophile dont la dernière victime est la femme de l’ambassadeur de Belgique à Paris.

Mon avis

Viktor Kurt est un personnage récurrent de Christophe Coquin mais ce livre peut se lire indépendamment des précédents. Les quelques allusions au passé de cet homme sont discrètes ou suffisamment expliquées pour que le lecteur comprenne ce qu’il en est.  Viktor vit, assez retiré, à Bruxelles. Souffrant de photophobie, il sort peu. En outre, il est insondable, ne créant que peu de liens, il vit les événements avec une distance émotionnelle importante. Il refuse de s’embarrasser de verbiages inutiles dans ses relations aux autres et va droit au but, sans fioritures, sans y « mettre les formes » et cela lui pose de nombreux problèmes. Il en est conscient mais refuse de changer, après tout, si cela ne convient pas à ses interlocuteurs, qu’ils aillent voir ailleurs…. Il a donc peu d’amis mais il leur est fidèle, les aidant dès qu’ils appellent au secours.

C’est le cas cette fois-ci. Le commissaire belge Abigaël Gurtvard lui demande de se rendre à Paris, où la femme de l’ambassadeur belge a été retrouvée morte dans un hôtel, victime d’un tueur qui l’a laissée dans une curieuse mise en scène…. Viktor a de très mauvais souvenirs de son dernier séjour à Paris et s’est juré de ne pas y remettre les pieds. Pourtant ce que lui explique Abigaël réveille en lui son instinct de chasseur, son besoin de traquer l’ennemi, de le coincer. Alors il dit oui et se rend sur place où Carol Youssoupoff, inspectrice de police judiciaire dans la capitale l’accueille. C’est elle qui est chargée de l’enquête. Il ne s’agit pas vraiment d’une collaboration mais la Belgique a tenu à envoyer un fin limier sur le terrain. Le mode opératoire ayant été repéré précédemment, il est nécessaire de mettre fin au plus vite aux agissements du meurtrier qui a tout d’un tueur en série.

Une fois sur place, le fonctionnement de Viktor, son comportement, sa façon d’être, surprennent ceux qu’il rencontre. Certains se méfient encore plus, d’autres essaient de le mettre dans leur poche mais lui, il reste droit dans ses bottes. Il observe, il ne s’arrête jamais à ce qu’il voit, il va plus loin, pour dénicher le petit détail qui changera tout, qui lui permettra d’aller plus en avant dans sa réflexion. J’aime beaucoup cet aspect de sa personnalité et ce qu’il arrive à découvrir, à conclure. Bien sûr, ce qu’il fait pour exacerber ses sens et donner le maximum ne me plaît pas mais après tout, c’est sa vie et comme il veut la mener à sa guise….. Viktor est un homme complexe, ténébreux mais on s’attache à lui malgré ses méthodes qui flirtent bien souvent avec la légalité dont il s’affranchit. Il ne se détourne jamais du but qu’il s’est fixé et montre une grande force de caractère.

Les autres individus qui peuplent ce recueil sont également développés tant dans leur tempérament que dans leurs activités et leurs rapports aux autres. C’est d’ailleurs, tout cela qui permet une excellente intrigue. Le lecteur ne se doute pas un instant du côté trouble de certains, de la manipulation de quelques autres et de l’esprit retors des derniers. L’auteur a très bien agencé les différentes entrées de son récit et tout finit par s’emboîter à la perfection.

Christophe Coquin monte en puissance. Son écriture est plus mature, encore plus addictive, son style s’épure, porte « sa marque ». Son récit ne contient ni longueurs, ni temps morts. J’ai plongé dans cette nouvelle aventure de Viktor Kurt en me demandant si j’allais être surprise ou si cette histoire aurait un goût de « déjà vu »….et bien, chapeau bas, je suis restée scotchée aux pages et je n’ai pas vu le temps passer !

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