Le goût des pépins de pommes (Der Geschmack von Apfelkernen)
Auteur : Katharina Hagena
Traduit de l’allemand par Bernard Kreiss
Éditions : Anne Carrière (7 janvier 2010)
ISBN : 978-2843375316
270 pages
Quatrième de couverture
À la mort de Bertha, ses trois filles, Inga, Harriet et
Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur
maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture
du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en
quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle
n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle
redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure,
ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois
rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes.
Mon avis
« Que veux-tu, tout le monde a besoin d’un endroit où
conserver ses larmes. »
« Lire signifie collectionner, et collectionner signifie
conserver, et conserver signifie se souvenir, et se souvenir signifie ne pas
savoir exactement, et ne pas savoir exactement signifie avoir oublié, et
oublier signifie tomber, et tomber doit être rayé du programme. »
Ce livre se lit comme on regarde un album photos familial en
égrenant des souvenirs.
Iris, la narratrice raconte sa famille à la première
personne. On avance pas à pas avec elle.
La maison de famille tient de la place, comme une vraie
personne et tout tourne autour d’elle.
Les portraits des femmes sont détaillés, chacune est bien
analysée. Les hommes sont un peu au second plan.
En partant à la découverte de cette maison dont elle a
hérité, Iris va à la rencontre du passé. La mémoire d’une famille avec ses
non-dits, ses secrets que tout le monde connaît, ses fous-rires, ses joies, ses
peines, ses bouderies, ses incompréhensions, ses silences etc …
L’écriture est lente, sereine, poétique mais on ne s’ennuie
pas. Parfois quelques pointes d’humour délicat. Le vocabulaire est soigné. Les
chapitres s'enchaînent facilement.
On pourrait presque penser « Mais il ne se passe rien ? »
mais c’est beaucoup plus subtil que ça….
Ce livre ne se raconte pas, il se hume, se respire, se goûte
(le goût doux amer des pépins des pommes) …. Je ne sais comment expliquer cela.
Je dirais que c’est un roman qui « vit », il y a les sentiments mais aussi,
omniprésents, les odeurs, les goûts, les couleurs, les bruits …
En le refermant, j’ai eu l’impression de refermer tout
doucement l’album photos de la famille (ou la porte de la maison ?) d’Iris,
comme un album qu’on reviendra feuilleter ….
Un auteur à suivre ….
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