"C comme cadavre" de Douglas Preston & Lincoln Child (Gideon's Corpse)

C comme cadavre (Gideon's Corpse)
Auteurs : Douglas Preston & Lincoln Child
Traduit par Sébastian Danchin
Éditions : L’Archipel (Octobre 2013)
ISBN : 978-2809812541
400 pages

 Quatrième de couverture

Après une première mission mouvementée (R pour revanche), Gideon Crew, à qui il ne reste plus qu'un an à vivre, n'aspire qu'à un peu de tranquillité. Mais l'EEC - cette officine travaillant en sous-main pour le gouvernement américain -, fait de nouveau appel à lui. Chalker, l'un de ses anciens collègues du laboratoire nucléaire de Los Alamos, est en proie à une crise de délire paranoïaque. Se croyant victime d'un complot d'État, il a pris une famille en otage. Gideon est dépêché sur place pour tenter de le raisonner, mais le forcené est abattu sous ses yeux par les forces spéciales...

Mon avis

Sue Grafton a déjà employé le titre : « C comme cadavre » sauf qu’elle utilise l’ordre alphabétique… Alors que Douglas Preston et Lincoln Child ont commencé par R pour Revanche, introduisant un nouveau héros Gideon Crew qui, va devenir, selon, la douce habitude de notre binôme, un personnage récurrent pour (c’est ce qui est annoncé) douze tomes (les lettres de l’alphabet choisies formeront-elles une phrase ?) Gideon Crew n’a pas encore la consistance et le caractère d’un Aloysius Pendergast (autre personnage récurent de notre duo) mais il commence à devenir intéressant et va en s’étoffant. (Une remarque pour sourire : mais où les auteurs sont-ils allés chercher des prénoms pareils !!)

Nous nous retrouvons donc avec Gideon Crew. A douze ans, son père a été abattu sous ses yeux et cette image le poursuit… A vingt ans, il apprend par sa mère que son père a été trompé et qu’il n’était pas le traite qu’il croyait. Il a maintenant une trentaine d’années et traîne ses « casseroles » : des questions sur le passé mais aussi sur l’avenir le concernant…

Pas facile d’être serein dans ces conditions là mais les supermen n’existent plus dans les romans. Ce sont plutôt des hommes ordinaires, de préférence avec une part d’ombre pour intriguer le lecteur. Gideon est de ceux-là. Il a un caractère bien trempé et préfère décider de lui-même plutôt qu’obéir, quitte à se retrouver dans des situations plus que délicates (mais s’il ne le faisait pas, le livre serait trop lisse et rien ne se passerait).

Le premier tiers de ce tome va être consacré à installer l’intrigue, les personnages, et les relations qu’ils entretiennent. Les deux autres seront nécessaires pour mener à bien la course contre la montre pour laquelle Gideon va se battre. D’ailleurs, il ne se battra pas seulement contre le temps qui passe, mais également contre ses ennemis (ceux qu’il connaît, ceux qu’il découvre), contre le sort, contre l’abattement… mais il considère qu’il n’a rien à perdre et continue la lutte pour le plus grand plaisir des lecteurs. Courses poursuites échevelées, dénonciations, accusations mensongères, tricheries, individus troubles, … tout est réuni pour maintenir un rythme rapide … Bien entendu, tout cela peut sembler un peu exagéré (certains faits m’ont donné envie de dire aux auteurs « Eh, je vous vois venir !!! ») mais la lecture reste fluide, prenante, car tout s’enchaine à vie allure ce qui empêche de s’appesantir et de trop décortiquer … parce que si on s’arrêtait longuement sur le propos, on ne manquerait pas de signaler qu’il y a des invraisemblances et que de temps à autre, le trait est un peu forcé.

L’écriture est fluide, et pour une histoire écrite à quatre mains, on ne sent jamais qui tient le stylo ou tape sur le clavier, les auteurs doivent développer une belle complicité pour que ce soit ainsi.

Tout cela nous donne un opus sans temps mort, agréable à lire pour un jour où l’on souhaite du « facile » à suivre. De plus, quelques problèmes sérieux sont abordés comme les dangers du nucléaire, la sécurité militaire ou la corruption dans les hautes sphères des états…. Et tout ceci ne manquera pas d’angoisser le lecteur car la réalité frappe parfois à la porte…pas si loin qu’on l’aurait imaginé….

 

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