La maman de Casa
Auteur : Rémy Belhomme
Éditions : Les éditions au Pluriel (27 octobre 2020)
ISBN : 978-2955632994
216 pages
Quatrième de couverture
Dans ma tête c’est comme une chambre de gosse jamais rangée.
Tout y est, tout est là, posé, empilé, entassé mais dans un ordre tellement
improbable que rien n’est accessible simplement. Difficile d’attraper un
souvenir heureux sans prendre sur la tête le lourd dossier marqué « ambiances
familiales ». Impossible de sortir la fiche « j’étais heureux d’aller pêcher
avec mon père » sans mettre à jour l’impression honteuse de la voiture
surchargée transportant pour les vacances toute la smala familiale, comme la
bande annonce d’un film de Kusturica.
Mon avis
Et un jour …. il a décidé d’écrire, parce qu’il ne restait
plus que lui de la famille Belhomme. Un joli nom de famille soit dit en
passant. Alors, il a posé des mots et raconté son histoire, leur histoire, et
de tout cela est sorti un roman « La maman de Casa ».
En écrivant, en structurant son récit, l’auteur a
« rangé sa chambre », remis chaque événement à sa juste place et sans
doute il a pu ainsi « digérer » ce qui avait été plus difficile à
comprendre, à accepter. Un pas, puis, deux puis tout un chemin vers la
résilience pour continuer à avancer plus en harmonie. En faisant le point, en
se retournant en arrière, Rémy Belhomme est allé à la rencontre du petit garçon
qu’il a été, il l’a pris par la main et lui a expliqué pourquoi Ginette, la
maman de casa, les a laissés son frère et lui, les abandonnant du jour au
lendemain. Qu’est-ce qui peut donner l’idée à une mère de disparaître, comme
ça, sans se préoccuper de ce que vont devenir ses enfants ?
Dans ce livre, Rémy explique les choix de sa mère, sa vie
avec une nouvelle maman et son papa, ses réactions, les dégâts provoqués par
cette fuite et également ceux, qui apparaissent vingt ans plus tard lorsque
Ginette revient prendre sa place. C’est violent pour tous et lui, il essaie de
se tenir à distance, de se préserver mais ce n’est pas facile.
C’est avec une délicatesse infinie, une douce tendresse et un
ton plein d’humanité que la vie atypique de cette famille nous est présentée. J’ai
rarement lu un texte dans lequel les émotions ressortent autant de doigté. Il n’y
a pas de jugements péremptoires, de pathos exagéré, rien n’est « surjoué ».
J’ai aimé accompagner Rémy, lui tenir la main dans les moments plus difficiles,
lui souffler dans l’oreille que je le comprenais, que je l’admirais de rester
équilibré face à toutes ces situations peu aisées à gérer.
Toutes les familles ont leurs « non-dits », leurs
secrets plus ou moins avoués, leurs cadavres dans le placard…. La « résistance »
de Rémy Belhomme a été de faire une force de toutes les failles de la famille,
de rester droit dans les tourmentes, acceptant les tourments et les erreurs, et
de devenir un homme bien tout simplement.
NB : Chaque chapitre, écrit avec le pronom « je »
ou par un narrateur, est introduit par une petite phrase de poète, de chanteur …
et cela m’a vraiment plu.
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