Nos âmes la nuit (Our Souls at Night)
Auteur : Kent Haruf
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anouk Neuhoff
Éditions : Robert Laffont (12 octobre 2017)
ISBN : 978-2221203415
178 pages
Quatrième de couverture
Dans la petite ville de Holt, Colorado, Addie, une
septuagénaire veuve depuis des décennies, fait une étrange proposition à son
voisin, Louis, également veuf : voudrait-il bien passer de temps à autre la
nuit avec elle, simplement pour parler, se tenir compagnie ? La solitude est
parfois si dure... Bravant les commérages, Louis se rend donc régulièrement
chez Addie.
Mon avis
Un petit roman sans prétention mais lorsqu’on réfléchit, on
s’aperçoit de la portée profonde des thématiques abordées. Celle de la
transmission dans les familles, celle de la mort et de la solitude et celle de
la vieillesse. Quand on est âgé, est-ce qu’on devient otage de ses enfants ?
Obligés de se plier à leurs choix, de les écouter décider de ce qui est, sera,
bon pour nous ?
On pourrait croire que non, chaque adulte est libre de sa
vie… Et pourtant, combien de fils, de fille ont dit un jour « Mais maman
(ou papa) c’est pour ton bien ? » ….
Bref, passons…
Je n’avais jamais lu cet auteur et ce livre m’a conquise. J’ai
aimé l’écriture à petites touches, les dialogues indirectes, le lien qui se
tisse entre ses deux « vieux » qui unissent leur solitude (tout en
gardant un chez soi pour une part de liberté) pour rompre la monotonie des
jours, échanger… Ils parlent, se confient, que ce soit douloureux ou pas, ils discutent
sans tabou, de leur vie, de ce qu’elle leur a offert, ou repris…..Ils ne
veulent plus vivre pour les autres, mais pour eux, sans doute parce qu’ils sont
presqu’au bout du chemin et qu’ils veulent profiter de chaque instant.
« Qui aurait cru […..] qu’on ne serait pas
complètement desséchés dans notre cops et notre esprit. »
La voilà leur force, ils n’ont pas le cœur sec, ils ont
encore de l’entrain, de l’envie, notamment celui de transmettre, en « tricotant
des souvenirs » avec le petit -fils qu’on leur confie. Mais parfois, les
choses les plus heureuse, les plus simples, dérangent….. L’amour/ amitié qui
les unit va-t-il résister aux regards des autres ? Si oui, jusqu’à quand ?
Addie et Louis sont attachants, leur fonctionnement m’a fait
sourire. J’imaginais les voisins à l’affut derrière les vitres et eux, en « rajoutant »,
pour les « provoquer » gentiment et voir la suite de leurs réactions.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, le récit est bien rédigé, il laisse de la
place à l’expression des ressentis de chacun et peut provoquer des
questionnements en nous. Une très belle lecture !
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