Une vie à inventer
Auteur : Priscille Deborah / Sandrine Cohen
Éditions : Albin Michel (21 avril 2021)
ISBN : 978-2226452443
224 pages
Quatrième de couverture
En 2006, après deux ans de profonde dépression, Priscille
Deborah se jette sous le métro. Elle a 31 ans, elle est mariée, elle a une
fille. Elle survit au prix de ses deux jambes et de son bras droit. Contre
toute attente, au lieu de l'anéantir, ce « big-bang » va la métamorphoser. Son
handicap, étrangement, la révèle à elle-même et lui permet de trouver enfin sa
place dans la vie.
Mon avis
Aller à la rencontre de sa propre vie….
Parce qu’écrire, c’est transmettre…
Parce que transmettre, c’est partager avec les autres …
Parce que partager avec les autres, ça peut transformer leur regard, leur approche
…
Parce qu’en écrivant, on laisse une trace ….
C’est, entre autres, pour ça que Priscille Deborah a rédigé
ce récit. Et aussi, pour montrer que, quoiqu’il arrive, on peut se réconcilier
avec la vie, aimer et avancer.
En 2006, elle était au fond du trou, déprimait et avait des
difficultés à le formuler. Lorsque les gens bien-pensants autour de vous, vous
expliquent que vous avez tout pour être heureuse et que vous, vous êtes mal… Mais
enfin, un toit, un métier, une famille, de l’argent, de quoi pourrait-on se plaindre ?
Possiblement que tout cela ne soit qu’apparence, « une norme » de la
société, ce qui doit être dans les codes (suivre la lignée familiale …) et
pas forcément ce dont on a besoin profondément. Priscille ne se sentait à sa
place nulle part. Mais que faire ?
Elle a craqué, elle s’est jetée sous le métro, car tout cela
ne lui correspondait plus et elle n’en voulait plus. Réveil brutal avec trois
membres amputés et la question lancinante qui hante les jours et les nuits :
qu’est-ce que je fais là ? Quel va être mon avenir ?
Un livre offert par une amie, des rencontres et des mots qui
résonnent et son chemin commence à prendre un autre cours. Celui de la vie.
Elle apprend la patience, de nouveaux gestes, une nouvelle façon d’agir. Elle
accepte son état physique, elle transforme son handicap en chance. Elle décide
de se consacrer à sa passion de la peinture, renouant ainsi avec ses besoins
profonds. Et en disant oui à ce nouveau moi, elle sait intuitivement qu’elle va
pouvoir se dépasser, relever des défis, faire du sport, vivre de son art, aimer,
être aimée…. Elle ne regarde pas ce qu’elle ne peut plus faire mais ce qu’elle
peut encore faire. Elle découvre la confiance, les mains tendues, le lâcher
prise, la joie de chaque instant vécu à fond, en pleine conscience, elle sort
de son carcan et rayonne….
Oui, elle rayonne et son récit, montrant les difficultés,
les coups de blues, le doute, les peurs, mais également les joies, est, comme
elle, il irradie. Sur sa lancée, pleine d’énergie, elle a relevé le challenge
médical du bras bionique, des mois d’exercices, de travail, pour gagner en autonomie.
Ce livre, co écrit avec Sandrine Cohen, est empli de
sensibilité, de délicatesse. L’auteur ne se pose pas en donneuse de leçon, elle
ne tombe pas dans le pathos non plus. Elle nous offre son expérience, elle développe
sa profonde remise en question. Elle a choisi le bonheur, l’aventure de la vie
et elle ne lâchera rien, parce qu’elle est, ici et maintenant, elle-même.
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