"Le dard du scorpion" de Douglas Preston & Lincoln Child (The Scorpion’s Tail)

 

Le dard du scorpion (The Scorpion’s Tail)
Auteurs : Douglas Preston & Lincoln Child
Traduit de l’américain par Sebastian Danchin
Éditions :  L’Archipel (20 mai 2021)
ISBN : 9782809841558
400 pages

Quatrième de couverture

Le corps étrangement momifié d'un homme est retrouvé dans une ville fantôme du Nouveau-Mexique. À son côté : une croix en or du XVIIe siècle datant de l'ère coloniale espagnole. L'archéologue Nora Kelly et Corrie Swanson, jeune agente du FBI, doivent déterrer l'homme pour l'identifier, déterminer les causes de sa mort et rechercher un éventuel trésor enfoui...

Mon avis

C’est dans « Tombes oubliées » des mêmes auteurs que Corrie Swanson, jeune recrue du FBI et Nora Kelly, une archéologue ont collaboré la première fois. Ces deux femmes sont complémentaires même si parfois elles se « titillent ». L’addition de leurs compétences les amènent à résoudre des situations parfois complexes. Elles ne travaillent pas ensemble et pour cette aventure, c’est Corrie qui fait appel à Nora. Corrie est une ancienne ado rebelle et cet aspect de sa personnalité ressort encore quelques fois. Elle a suivi les conseils de Pendergast (autre personnage récurrent de Preston & Child) et a intégré » le Bureau » mais elle n’a rien perdu de son caractère fougueux. Nora est veuve depuis peu, elle peine à se remettre de la mort de son époux et se donne à fond au travail pour oublier et s’occuper l’esprit. Il faut le préciser, même si on n’a pas lu le roman précédent, on comprend tout !

Nous sommes près d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique, avec des paysages sublimes, parfois déserts (je regarde toujours les lieux cités pour voir s’ils existent mais également pour mieux m’imprégner du décor, il pourrait même y avoir quelques photos pour nous faire envie). Corrie, qui vient d’avoir un coup dur au boulot et qui a l’impression d’être mise sur la touche, est mandatée pour une nouvelle enquête. Elle va aider le shérif du comté de Socorro. Il a surpris un pillard, occupé à déterrer des restes humains dans un village fantôme, abandonné depuis des dizaines d’années. Comme elle est spécialisée en anthropologie médico-légale, elle lui sera d’une grande aide pour comprendre les raisons de cette mort qui remonte à très longtemps.

Aidée de Nora, Corrie se rend sur les lieux. Elles vont vite comprendre qu’elles dérangent. D’après la rumeur, ce coin isolé et perdu serait lié à un trésor. Mais d’abord pourquoi ce lieu a-t-il été totalement vidé de toute vie ? Que fait l’armée pas très loin de là, à surveiller, semble-t-il, les moindres faits et gestes ? Qu’en est-il des essais nucléaires qui se déroulent dans le coin ? Le trésor existe-t-il ? Il faudra des investigations minutieuses, beaucoup de persévérance également pour que ce duo féminin y voit plus clair.

J’ai vraiment apprécié ce récit. Je l’ai trouvé plus travaillé que les derniers du binôme d’écrivains. L’écriture est toujours fluide, accrocheuse, et le fidèle traducteur fait du bon travail car certains mots sont vraiment bien ciblés. Le contexte est intéressant, en lien avec l’histoire de la colonisation de l’état, la place de la religion, le respect (ou non) des communautés indiennes (les Pueblos entre autres). On réalise que, quelle que soit l’époque, l’appât de la richesse fait bien des dégâts. Pas mal d’hommes sont des machos dans ce livre, certains se moquent ouvertement de Corrie, remettant même en cause ses connaissances et ses qualités, ah l’orgueil de certains « mâles ». C’est très bien que ce soit des femmes qui aient plus de lumière. Toutes deux ont de l’humour, savent prendre du recul. Elles sont parfois un peu naïves mais tellement sympathiques ! Heureusement, le shérif Homère Watts est un homme ouvert d’esprit, à l’écoute, respectueux de la gent féminine (je verrai bien un flirt, voire plus, avec Corrie…)

L’ensemble est toujours aussi efficace, de l’action, quelques rebondissements, du suspense, une pointe de peur bien maîtrisée, des protagonistes attachants et régulièrement en danger et une fin comme on les aime. Certains esprits chagrins diront que c’est un peu toujours le même moule. Ce n’est pas faux mais ça reste prenant et puis il suffit de varier ses lectures. Personnellement, pour moi cela a été un vrai plaisir !

NB : je ne connaissais pas l’origine du mot scotch et je le sais depuis cette lecture !

 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire