"Vingt ans l'an quarante" de Michel Wyn

 

Vingt ans l’an quarante
Auteur : Michel Wyn
Éditions : Kyklos
ISBN : 978-2-918406-15-0
276 pages

Quatrième de couverture

Ils ont vingt ans, ils sont étudiants et ils s'aiment.
Mais c'est la guerre, les Allemands occupent Paris.
Alors eux, les étudiants, les amants, veulent combattre. Ils vont s'engager, même s'il faut soutenir la Milice, même s'il faut faire semblant.
Ce sont des audaces qui se paient au prix fort...

Mon avis

On a toujours le choix …

c’est une évidence.
On n'a pas tous les choix
mais on a toujours le choix.
Devant toute épreuve,
on a l'option d'en mourir ou d'y survivre
et devant l'échec, le choix de s'aimer
ou de se détruire.
Devant les imprévus, on possède la liberté
de rire ou de pleurer et dans l'adversité,
le choix de pardonner ou de culpabiliser.
Au milieu de la confusion, on a toujours
la faculté de voir et de croire,
l'alternative de se fermer et d'oublier.
Au coeur de la détresse,
on détient un éventail de paroles et de silences,
le loisir de parler ou de se taire,
Devant une décision,
on a le pouvoir d'agir ou de rester immobile,
et par dessus tout,
le choix de rester ou de partir.

Stéphanie Houle

L’essence profonde de ce roman est là : dans les choix de chacun, de nos amoureux mais aussi de ceux qui les côtoient, leurs parents, leurs familles, leurs amis …

Le décor : la France de 1943 qui souffre, qui combat, qui choisit d’agir en toute discrétion ou pas …

Les personnages : des gens « ordinaires », une fille d’une famille aisée, un « gone », un gaga (stéphanois en langage local) d’une famille de mineurs habitant rue Pointe Cadet (je le souligne car c’est la rue où j’ai vécu étant enfant et je la traverse tous les jours …) ils sont étudiants, découvrent l’amour, la folie, la trahison …

L’ambiance : très « visuelle ». On retrouve le Michel Win réalisateur, même dans son écriture.

Son livre est construit comme un film : un premier tiers où l’on installe le décor, les personnages, la problématique. On reste dans les généralités.

Puis vient le mouvement en accéléré, l’œil (la caméra, l’écriture ici) se rapproche des principaux protagonistes, fouille leur âme, leur ressenti … On les voit souffrir, s’interroger, se positionner, se requestionner (a-t-ton fait le bon choix ?)

Les événements s’enchaînent sans temps mort. Clotilde et Noël n’ont pas le temps de se poser les vraies questions ou ne prennent pas le temps …

Alors s’imposent les choix qu’ils doivent faire au nom de l’amour, au nom de l’amitié (mais où sont ses limites ?), au nom de la patrie, au nom de la vie et de la mort mais aussi tout simplement au nom de la faim et du froid qui tenaillent …

Puis enfin, la conclusion, comme la fin d’un film, plus calme, plus apaisante.

« Il y a la Résistance dans ta tête, celle de l’héroïsme. Mais il y a aussi celle de la vraie vie, celle de tous les dangers. »

L’écriture de Michel Win est faite de phrases courtes au vocabulaire simple, très accessible, parfois très familier. Certains passages auraient peut-être mérités des tournures et un vocabulaire plus recherchés. Il ne juge pas, ne se prononce pas (en bas de la page 244 « Sans la juger. » (même ses personnages ne jugent pas ou peu ….)) Sa façon d’écrire fait que nous avons systématiquement une « image » des lieux puis les faits qui s’y déroulent.

Il est assez bien documenté sur la vie des mineurs (le passage sur les jardins donnés aux mineurs pour les « occuper » page 75 est très explicite) et sur Saint-Etienne.

J’ai apprécié ce roman, cet éclairage « sous un autre angle » de la France en 1943. Une belle découverte que ce nouvel auteur pour moi !


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