"Arizona Tom" de Norman Ginzberg

 

Arizona Tom 
Auteur : Norman Ginzberg ( de son vrai nom : Jean-Christophe Giesbert)
Éditions : Héloïse d’Ormesson (22 Août 2013)
ISBN : 978-2350872322
230 pages

Quatrième de couverture

À la fin de sa vie, Ocean Miller revient sur son itinéraire improbable de shérif : il raconte d’abord comment, lui, Juif d’Europe centrale, né sur un paquebot qui ralliait l’Amérique, a atterri dans une bourgade perdue d’Arizona. Puis il se souvient de l’affaire la plus marquante de sa carrière, celle de Tom, sourd-muet de douze ans à peine, qui a débarqué à Brewsterville en traînant un cadavre dépecé sur ses talons. Pour le maire et ses acolytes, le garçon est assurément coupable du meurtre. Mais pour Miller, sur le déclin et porté sur le bourbon, l’innocence de ce petit bonhomme ne fait aucun doute. Pour sauver Tom de la potence, et prouver qu’ il a encore un rôle à jouer, Miller se lance dans une enquête haletante pour débusquer le tueur.

Mon avis

 

Atypique et décalé, ce western (écrit) nous permet de rencontrer un shérif inhabituel, loin des codes du genre près du début des années 1900.

En effet Ocean Miller est un looser, un des ces hommes qui boit, qui fume, qui ne sent pas toujours très bon…Pas de fortune, pas de bien, pas de gare dans sa ville donc il « n’existe  pas »…

« J’avance comme un rameau d’épineux virevoltant,
balloté par les caprices du vent à travers le désert. »

Arrivé à ce poste, presque par hasard, le voilà confronté à une situation pour le moins insolite…et largement dérangeante… Tout paraît évident et tous semblent convenir que, le jeune garçon trainant un improbable cadavre incomplet, est le coupable. Alors pourquoi se compliquer la vie ? Qu’on le pende haut et fort et qu’on n’en parle plus ! Ce serait plus simple et plus rapide….

Ocean Miller, en règle générale, n’est pas un homme très courageux… et cette fois-ci, il se sent lâche d’abandonner ce gosse et ce qu’il promène. Et puis, peut-être qu’il a envie de montrer aux citoyens et aux voisins qu’ils se trompent en jugeant trop vite ? Ou alors, il a été touché, ému, par ce petit d’homme… Quelles que soient les raisons, il part avec le gamin mener l’enquête dans ce coin perdu d’Arizona. Des menteurs, des coyotes, des chacals, des indiens, des hypocrites, des froussards qui n’osent pas parler, d’autres qui en disent trop….

Miller avance, découvre, se questionne, interroge…

Nous suivons…il fait chaud, les chevaux sont fatigués, l’alcool est toujours présent, la poussière brûle les yeux…

Les phrases sont parfois longues, l’écriture très dense, ponctuée d’humour et de dérision à travers les situations mais aussi dans la façon de s’exprimer de notre marshal.

Dans une ambiance décrite au cordeau, visuelle comme si on y était, Norman Ginzberg

s’amuse et nous amuse… Ce n’est pas un roman de haute qualité littéraire avec de grandes réflexions existentielles ou philosophiques mais il a la richesse de son originalité, de son style en adéquation avec ses personnages …là-bas…au milieu de nulle part….


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire