Trois jours et une vie
Auteur : Pierre Lemaître
Éditions : Albin Michel (2 Mars 2016)
ISBN : 978-2226325730
290 pages
Quatrième de couverture
À la fin de décembre 1999, une surprenante série
d'événements tragiques s'abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien
sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt. Dans cette région couverte de
forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant
provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le
signe annonciateur des catastrophes à venir.
Mon avis
Il faut être très prudent pour parler de ce livre afin de ne
rien dire de ce qui se déroule.
C’est l’histoire d’une bourgade : Beauval et de ses habitants. […] une ville
étriquée où chacun est observé par celui qu’il observe, dans laquelle l’opinion
d’autrui est un poids écrasant.
Le maire a le pouvoir puisque propriétaire de la scierie, il
fournit du travail à ces concitoyens. Alors, on le respecte, on l’écoute. Un
jour de décembre, Rémi, six ans, disparaît. Enquête, recherches, battues en
forêt sont interrompues par Lothar et Martin, des tempêtes exceptionnelles (on
est en 1999). Rémi n’est pas oublié mais un peu relégué au second plan. Et le
temps passe. On se retrouve en 2011, puis en 2015.
Tout au long de ces années qui se déroulent, quelqu’un sait
ce qui est arrivé à Rémi. Cette personne vit dans la peur, la culpabilité, mais
également une certaine forme de détachement car tout s’atténue au fil des mois…
On voit les habitants vieillir. « Beauval, c’était
un peu ça, une ville où les enfants ressemblaient à leurs parents et
attendaient de prendre leur place. » Mais rien ne change vraiment…
Dans ce roman, l’écriture de Pierre Lemaître s’apparente à
un scanner. Il balaie de son regard acéré les événements, les ressentis de
chacun. C’est pointu et précis, sans empathie pour les uns et les autres. A la
manière d’un journaliste, il observe et analyse. Cela donne un texte
particulier, parfois dur, épinglant les travers de chacun sans concession.
L’auteur a su se renouveler, présentant un récit totalement
différent de ce qu’il a déjà écrit. Il le fait avec intelligence, sans en
rajouter. C’est intéressant. On peut être un peu déstabilisé (ou mal à l’aise) par
le contenu.
J’ai lu ce recueil d’une traite, je l’ai trouvé prenant,
notamment dans la description de l’évolution de « la toile d’araignée »
qui se tisse, jusqu’à piéger celui ou celle qui en savait trop….
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