American Dirt (American Dirt)
Auteur : Jeanine Cummins
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain et Christine Auché
Éditions : Philippe Rey (20 Août 2020)
ISBN : 978-2848768281
547 pages
Quatrième de couverture
Libraire à Acapulco, au Mexique, Lydia mène une vie calme
avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, malgré les tensions
causées dans la ville par les puissants cartels de la drogue. Jusqu'au jour où
Sebastián, s'apprêtant à révéler dans la presse l'identité du chef du principal
cartel, apprend à Lydia que celui-ci n'est autre que Javier, un client érudit
et délicat avec qui elle s'est liée dans sa librairie... La parution de son
article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous.
Mon avis
Ce roman a été synonyme d’une polémique aux Etats-Unis, il a
propulsé sur le devant de la scène Jeanine Cummins qui n’en demandait pas tant.
Pourquoi ? Ceux qui ont aimé sont enthousiastes devant l’histoire, l’écriture,
le style, les personnages. Les détracteurs reprochent à l’auteur new yorkaise d’avoir
écrit sur l’immigration latino, de donner une vision réductrice d’un Mexique corrompu
jusqu’à la moelle par les cartels de la drogue. En résumé, elle n’est pas « légitime »
pour évoquer le sujet de la fuite des migrants ….
Alors, que penser de ce récit ? Oui, il a des défauts,
des protagonistes un peu stéréotypés, des situations « clichés », des
faits très linéaires racontant la fuite en avant d’une mère, Lydia, et de son
fils, Luca….Avec malgré tout quelques souvenirs qui surgissent çà et là. Ils n’ont pas eu le choix, leur mari et père,
journaliste, a écrit un article sur le grand chef d’un cartel et celui-ci n’a
pas apprécié…. Il avait pourtant noué des liens avec Lydia, en étant client de
sa librairie. Ni l’un, ni l’autre ne savait qui était l’autre à ce moment-là et
ils ne pouvaient pas deviner où les conversations sur leurs lectures allaient
les entraîner….
Jeanine Cummins a montré un aspect bien noir du Mexique, on
est loin des plages et des touristes, mais elle savait parfaitement de quoi elle
voulait parler. Elle a mis quatre ans à écrire son texte, se renseignant,
voyageant, faisant des recherches. On ne peut pas dire qu’elle est partie au
hasard sans réfléchir, d’autant plus que son mari, à la base, est un homme sans
papier….
Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette lecture. L’écriture
est prenante, les événements poignants, on ne peut rester indifférent devant ce
que l’on « voit », ce qu’on entend, ce qu’on devine. On s’attache
rapidement à certains individus, on en déteste d’autres. On ne lâche pas la
main de cette mère et de son fils, ainsi que ceux qu’elle prend sous son aile. La
peur, la méfiance, l’entraide, le partage, mais surtout une volonté farouche de
s’en sortir accompagnent ces migrants sur le chemin difficile, long, dangereux
pour arriver de l’autre côté. Ils sont portés par leur courage, leur
détermination, ils veulent vivre libres….
Par la biais de son texte, Jeanine Cummins nous rappelle la
lutte de tous ceux qui se battent pour survivre….. A nous de ne pas les
oublier.
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