"Les risques de l'improvisation" de Delphine Solère

 

Titre : Les risques de l’improvisation
Auteur : Delphine Solère
Éditions : Michalon (3 Juillet 2014)
ISBN : 978 2 84186 748 6
224 pages

Quatrième de couverture

Saxophoniste fringant et gouailleur, Élysée Gaumont, la cinquantaine parisienne, aime le jazz, l’alcool et les femmes. Hélas, son amour des bonnes choses va lui coûter un AVC… Direction le Sud, pour se reposer dans les calanques marseillaises. Mais entre deux tasses de thé vert, voilà notre musicien mêlé à une sombre affaire d’enlèvement et de meurtre, qui l’entraînera bien malgré lui sur les traces d’une bicyclette volée et d’un trafic de poulets…Élysée Gaumont, au mauvais endroit au mauvais moment ? Accompagné de son fidèle Vauch, trompettiste et Marseillais « jusqu’au fond de la respiration » et de Déborah, la belle contorsionniste douce comme une ballade de Richard Galliano, notre héros parviendra-t-il à se refaire une santé ?

Mon avis

Sur un air de jazz……

Ce livre est écrit par une femme mais le narrateur est un homme… l’auteur réussit parfaitement à se mettre dans le corps et les pensées de ce dernier, et ceci avec brio.

Élysée Gaumont est donc saxophoniste, un peu hâbleur, un peu parolier, un peu dragueur, un peu « je brûle la vie par les deux bouts », je bois, je mange, j’oublie le sport et je laisse cinq fruits et légumes par jour aux autres… Jusqu’au jour où l’accident vasculaire cérébral le rattrape…. Il n’a pas d’autres choix, s’il veut s’en sortir, d’oublier la divine bouteille, de manger équilibré et d’enfourcher un vélo…. Ce qu’il fait ….. (Comme quoi, les hommes savent être raisonnables…enfin dans les romans…)

La bicyclette, ça mène à tout, même aux rencontres improbables avec une belle jeune fille qui demande à faire cadenas commun avant de disparaître dans la nature et de ne pas revenir…Et forcément, notre homme, en plus d’être musicien (mais il ne doit pas trop souffler, il sort d’un AVC), est curieux ….(d’habitude ce sont les femmes …) et il se met dans la tête de retrouver la propriétaire de la bécane (qui n’est pas ordinaire, c’est un vélo BMW…)….

Évidemment l’histoire ne sera pas simple sinon il n’y aurait pas de livre….

De fil en aiguille, notre petit (car il n’est pas toujours courageux) héros, va se retrouver dans des situations qui lui échappent…. Il ne sait pas trop s’il veut s’en mêler ou pas…mais, je vous le redis, il montre une certaine curiosité et sa copine a bien envie de savoir elle aussi ….

Les chapitres ont tous un titre anglais et correspondent parfois à des morceaux de jazz, des chansons ou des films …. Écouter Billie Holiday en même temps que les protagonistes a été un vrai bonheur.

L’écriture est rythmée (normal, me direz-vous avec toute cette musique…), pleine d’humour de bon aloi, de cocasseries, de dérision intelligente. Élysée Gaumont ne se prend pas au sérieux et Delphine Solère non plus. Mais pour autant, elle n’écrit pas n’importe quoi. Les personnages sont bien campés, les événements amenés progressivement et le lecteur sourit souvent, ce qui est plaisant.

Il y a une trame d’enquête, légère, idéale pour maintenir l’envie de lire sans prise de tête.

Sous des « airs de ne pas y toucher », on sent que l’auteur (e) a de la culture mais elle n’étale pas ses références, elle en glisse quelques unes à bon escient, sans ostentation. On peut même trouver entre les lignes quelques messages sur le manger bio, les intermittents du spectacle et autres….

Une lecture sans prétention, qui détend celui qui découvre cette plume un peu caustique avec laquelle on passe un moment sympathique et même plus si on l’accompagne de musique… Il est presque dommage que Delphine Solère n’ait pas associée une play liste à la lecture de ce roman….

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire