Tu m’avais dit Ouessant
Auteur : Gwenaëlle Abolivier
Éditions : Le mot et le reste (17 Octobre 2019)
ISBN : 978-2361390884
184 pages
Quatrième de couverture
À l'hiver 2015, Gwenaëlle part trois mois dans le sémaphore
de l'île d'Ouessant. C'est pendant, et à la suite de ce séjour, qu'elle écrit
ce récit. Là, sous le grand phare du Créac'h, se racontent un voyage immobile
et une expérience d'immersion au contact des éléments et des îliens.
Mon avis
Les lumières sont des percées d’espoir
C’est à l’automne 2015 que Gwenaëlle Abolivier qui s’exprime
dans ce livre va s’installer sur l’île d’Ouessant où elle sera mouligenn, c’est-à-dire
qu’elle viendra en femme du continent, celle qui éveille de l’inquiétude et des
questions, peut-être même une certaine méfiance. Elle s’installe dans le
sémaphore, seule, car elle veut poser ses sacs, prendre le temps, observer,
ressentir, sentir, entendre, écouter, contempler…. Et partager avec le lecteur.
Elle ne décide rien, l’île s’offre à elle, avec le vent, les
embruns, les paysages, les cris d’oiseaux. Petit à petit, au fil des jours, les
habitants se confient et elle découvre diverses facettes de son environnement.
Elle raconte la météo incertaine, la pluie, les rafales, les
conversations, les cadeaux (un succulent poisson), chaque rencontre est un pas
vers la découverte plus intime de ce lieu atypique. Elle explique que cette
terre est un avant-poste, une rampe de lancement vers l’ailleurs, tout
en restant intimement liée à l’histoire de chaque personne qui y vit. Elle a
appris à lire « derrière les regards ». En explorant l’île, en
apprenant à la connaître, Gwenaëlle, en naufragée volontaire, s’est retrouvée avec
elle-même, en phase pour écrire, cherchant les mots pour retransmettre chaque
ressenti, chaque scène… et elle le fait avec brio.
Son écriture est lyrique, parfois elle présente un
paragraphe comme un poème, donnant un tempo au texte. Les mots volent, s’envolent,
portant des messages subtils qui viennent jusqu’à nous. Ce texte est enchanteur
par son phrasé, son rythme.
Pendant trois mois, l’autrice s’est posée sur Ouessant,
délicatement, sans s’imposer, se laissant apprivoiser par le lieu et l’apprivoisant
elle-même. Il en résulte ce magnifique ouvrage qui laisse de la place à l’introspection,
à la poésie, aux rêves… Elle l’écrit : « Je me suis imprégnée de ce
territoire de l’extrême, qui entretient un rapport particulier à la noirceur et
à la mort. »
Elle offre au lecteur une magnifique rencontre, qui aurait
pu être accompagnée de quelques photographies….et qui donne envie de se rendre là-bas.
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