"L'inconstance du maître de Go" d'Edith Vacher

 

L’inconstance du maître de Go
Auteur : Edith Vacher-Fortuné
Éditions : Du Volcan (16 Novembre 2021)
ISBN : 979-1097339401
232 pages

Quatrième de couverture

Meurtre ou suicide ? Un jeune chercheur en intelligence artificielle est retrouvé mort au pied d’une falaise bretonne. A-t-il fait le grand saut ou a-t-il été « suicidé » ? S’agit-il d’un fait divers banal ou existe-t-il un lien entre ses travaux liés à la Défense nationale et sa disparition ? Un psychiatre aux pratiques douteuses pourra-t-il nous renseigner sur sa personnalité ? Gendarmes, détective et proches enquêtent. Ils tentent de découvrir ce qui s’est réellement passé car les apparences se révèlent parfois trompeuses et dissimulent souvent une toute autre réalité.

Mon avis

Un titre mystérieux et une couverture intrigante (réalisée par l’éditeur, bravo à lui), donnent envie de lire ce roman. Je l’ai donc ouvert avec curiosité et je l’ai lu d’une traite.

Dès les premiers mots, on sent une atmosphère singulière, à part, presque onirique. Les personnages sont atypiques. Un psychiatrique, adepte de l’hypnose, qui semble manipuler ses patients, des jeunes femmes qui se cherchent dans leur vie et leur activité professionnelle, se questionnant sans cesse, des policiers un peu détachés puis curieux et volontaires et des morts surprenants tant on a de la peine à imaginer cette issue pour eux.

L’action principale se situe dans les Côtes d’Armor où une entreprise travaille sur des secrets industriels. Les responsables ont l’impression d’être espionnés mais rien ne peut être prouvé. Une enquête est diligentée. Il y a quelques incursions en Chine ou à Paris pour suivre l’un ou l’autre des protagonistes. La construction du recueil ne met pas tout le monde en scène en même temps, on passe de l’un à l’autre. Au début, c’est assez lent puis le rythme s’intensifie, devient plus rapide, comme notre souffle car le suspense augmente.

L’écriture de l’auteur se démarque par son style, sa personnalité. Elle peut passer de scènes finement décrites sur un ton poétique à la présentation de faits troublants où les hommes utilisent des techniques du futur pour arriver à leurs fins.

Le récit a un petit côté déstructuré, très original, à la manière d’un puzzle ou d’un pliage d’origami où on ne voit qu’à la toute fin où le créateur a voulu en venir. Je crois que la grande force d’Edith Vacher est dans son sens de l’utilisation des mots, des tournures de phrases, du lyrisme qu’elle peut mettre dans son texte, tout en restant dans du concret. C’est un mélange subtil des genres qu’elle réussit à merveille et qui nous permet une évasion livresque totalement surprenante.


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