L’un des nôtres (Let Him Go, paru en 2013)
Auteur : Larry Watson
Traduit de l’américain par Elie Robert-Nicoud
Éditions : Gallmeister (3 Février 2022)
ISBN : 978-2351782828
350 pages
Quatrième de couverture
Dalton, Dakota du Nord, 1951. Après la mort tragique de leur
fils, George et Margaret Blackledge doivent maintenant accepter d’être séparés
de leur petit-fils adoré, Jimmy. Car leur belle-fille, Lorna, vient de se
remarier à un certain Donnie Weboy et l’a suivi dans le Montana. Hostile à
l’égard de Donnie qu’elle soupçonne de maltraiter la jeune femme et l’enfant,
Margaret décide de se lancer à leur recherche pour ramener Jimmy coûte que
coûte. George ne peut que plier devant la détermination de son épouse.
Mon avis
1951, Dalton dans le Dakota Nord, George et Margaret
Blackledge ont la soixantaine. Il a été shérif, il est maintenant ouvrier. Leur
fils est décédé, leur belle fille, Lorna, est partie pour suivre un amoureux
avec Jimmy leur unique petit fils. Elle s’est installée dans sa nouvelle
famille, des gens qui n’ont pas bonne réputation, des faiseurs d’histoires, les
rois de l’embrouille et de la violence. Margaret s’aperçoit, un jour, que son le
petit Jimmy ne semble pas être la priorité du couple et elle se pose des
questions. Elle se décide, elle va aller dans le Montana, voir sur place ce qu’il
en est et ramener Jimmy si possible. Son époux comprend tout de suite que rien
ne la freinera alors il part avec elle.
Ce couple vieillissant qui a eu son lot de souffrances ne renoncera
jamais, on le sent dès le début. C’est leur histoire d’amour, celui qui vibre
entre eux malgré les hauts et les bas de leur union, celui qu’il porte à leur
descendance, ce petit d’homme qu’ils veulent revoir, et celui que vont leur
porter, plus ou moins maladroitement, ceux qu’ils rencontrent sur leur chemin
difficile. Ce sentiment domine malgré la violence, le dénigrement, les
obstacles, il les habite et leur donne la force de continuer à avancer. Ils sont attachants dans leur force, leurs
faiblesses, leurs imperfections. Peut-être qu’ils devraient faire autrement,
parler différemment mais ils ne dérogent pas à leur mission et ne baissent
jamais les bras. Jusqu’où est-on prêt à aller pour que le mot « famille »
prenne tout son sens ? Il faut bien le dire, ceux qui ont accueilli Lorna,
forment un clan, une tribu et une fois dedans, difficile d’en sortir…
L’écriture de l’auteur est très agréable, certains passages
sont de belles descriptions lyriques des relations ou des lieux, d’autres sont
plus bruts quand l’action s’invite sans discussion. Il y a du rythme, du
mouvement, les dialogues sont parfaitement dosés. Au départ, l’histoire s’installe,
puis tout accélère, la cadence ne faiblit pas, et on sent l’angoisse qui monte
de plus en plus. Y aura-t-il une limite ou chacun est-il enclin à aller encore
plus loin pour la garde du petit garçon ? Comment devient-on « L’un
des nôtres » ?
Les personnages sont parfois un peu caricaturaux mais ce n’est
pas important, George et Margaret rayonnent au-dessus de tout ça. Ceux qui les
aident, sans rien demander en retour, sont comme des petites lumières semées
sur une route bien sombre.
C’est un récit magnifique, tragique, dur et tendre à la
fois, empreint d’émotions fortes qui secouent le lecteur et le laissent le cœur
en vrac. J’ai vraiment beaucoup aimé et je ne suis pas prête de les oublier !
NB : ce roman a été adapté en film avec Kevin Costner et je vais essayer de
le voir !
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